Suppressions d'emploi, multiplication des outils de mesure de la performance individuelle comparée, autoritarisme, mises au placard, mobilités, contraintes, surveillance des salariés... Le 30 mars dernier, lors d'une conférence de presse, la fédération CGT du secteur activités postales et télécommunications a eu la dent très dure contre la politique managériale de France Télécom, se traduisant par « une augmentation de la souffrance au travail ».

Et la CGT de citer des chiffres : le nombre de jours d'arrêt maladie a, ainsi, grimpé de 60,4 % depuis 1996. Quant aux arrêts longue maladie, ils progressent de 37 % depuis 1999. « Dans le même temps, indique Jean-Pierre Hippias, membre du CNHSCT, le résultat d'exploitation a augmenté de 40 % en 2002. Les salariés payent au prix fort la réorganisation menée par Thierry Breton. » Rappelant que l'opérateur a supprimé 25 050 emplois l'an dernier, dont 7 730 en France, la fédération cégétiste fait également état d'une progression inquiétante des accidents mortels de trajet professionnel et de cas de suicide.

« Récemment, à Beauvais, relate Christian Mathorel, responsable de la section télécom, un salarié a été victime d'un malaise cardiaque. On a appris, ensuite, que la direction avait décidé de le muter de façon unilatérale dans un autre service. » Le syndicat entend, désormais, organiser deux journées d'action, le 6 avril, et surtout le 26 avril prochain, date retenue pour la tenue du CNHSCT. Sollicitée, France Télécom n'a pas donné suite à notre demande d'interview.