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Dirigeants/salariés : le grand écart d'opinions

SANS | publié le : 13.04.2004 |

L'intérêt des salariés pour la formation continue est bien plus fort que ce qu'imaginent les dirigeants, révèle un sondage de CSA pour le Sett*. Une divergence qui s'exprime sur de nombreux autres sujets tels que l'intérêt pour le travail, l'autonomie, la rémunération...

Les salariés ont davantage envie de se former que certains veulent bien le penser. C'est du moins ce que laisse entendre un sondage de l'institut CSA, intitulé La relation au travail des salariés : constat et attentes, présenté le 6 avril dernier. D'importantes différences d'appréciation entre les salariés et les dirigeants d'entreprise sur la question de la formation ressortent, en effet, de ce sondage.

Divergence de vue

A la question : « La formation continue est-elle un domaine important pour les salariés ? », les dirigeants répondent globalement oui, à 70 %, alors que, de leur côté, les salariés avancent la même réponse à 86 % ! De même, les dirigeants sont, ainsi, deux fois moins nombreux que les salariés à estimer que ces derniers accordent « beaucoup d'importance » à cette question, et ils sont plus de deux fois plus nombreux que les salariés à penser que ces derniers lui accordent « peu » ou « pas d'importance » : 29 % contre 12 %.

A l'interrogation « Les salariés sont-ils satisfaits de leur formation continue ? », le déphasage est confirmé : 78 % des dirigeants estiment que les salariés sont satisfaits, alors que ces derniers ne sont que 63 % de cet avis. Conséquence : les dirigeants interrogés ne prennent pas la mesure de l'insatisfaction des salariés ; 20 % des chefs d'entreprise les croient insatisfaits, alors qu'ils sont 34 % à manifester cette opinion !

Dégradation

Enfin, à la question « Les choses se sont-elles plutôt améliorées ou dégradées en matière de formation continue pour les salariés ? », le décalage est consommé ; 62 % des dirigeants pensent que la situation s'est améliorée ; alors que 56 % des salariés estiment qu'elle s'est dégradée ou qu'elle n'a pas changé. L'optimisme des dirigeants se retrouve aussi dans une question sur l'acquisition de nouvelles compétences (seules leurs réponses ont été transmises) : 80 % d'entre eux estiment que l'acquisition des connaissances s'est plutôt améliorée ces dernières années !

Appétence

Ces résultats donnent une nouvelle résonance à certains des débats qui ont accompagné le processus de réforme de la formation professionnelle. « Toute réforme de la formation n'est-elle pas vaine si l'envie des salariés de se former est nulle, si leur "appétence" est négative ? », se demandait-on. Et « le futur DIF peut-il jouer un effet de levier pour accroître cette appétence ? ». Ces points ne sont pas définitivement tranchés, mais ce sondage donne des raisons d'être optimiste. Au final, la formation est une attente prioritaire pour 20 % des salariés, et 14 % d'entre eux réclament « plus de droits sociaux ».

* Sondage commandité par le Sett (Syndicat des entreprises de travail temporaire), réalisé du 5 au 10 mars 2004, auprès de 1 004 salariés du privé et de 301 dirigeants et DRH.

Des DRH en décalage

Les dirigeants et les DRH ont tendance à sous-estimer l'intérêt de leurs salariés pour le travail. Ainsi, 34 % des dirigeants pensent que leurs salariés accordent beaucoup d'importance à l'intérêt au travail, alors que 66 % des salariés sont de cet avis ! 28 % des dirigeants estiment que leurs salariés sont très sensibles à l'autonomie au travail, alors que 58 % de leur personnel s'y déclarent très attachés ! 11 % des responsables interrogés affirment que leurs salariés accordent beaucoup d'importance au fait d'avoir des responsabilités, alors que 31 % de ces derniers le revendiquent ! Par ailleurs, 95 % des dirigeants estiment que leurs salariés sont satisfaits de la sécurité de leur emploi, alors qu'ils ne sont que 79 % !

Les trois quarts des dirigeants estiment que les rémunérations sont à la hausse, alors que les salariés ne sont que la moitié à partager cet avis. De même, pour l'équilibre vie professionnelle/vie privée, 72 % des patrons pensent qu'il s'est fortement amélioré, alors que seuls 48 % des salariés sont de cet avis.

« La valeur travail n'est pas en crise, et c'est précisément ce à quoi on se raccroche avec une force extrême, précisément parce que le travail manque, ou qu'on craint qu'il vienne à manquer », a conclu Roland Cayrol, directeur général de l'Institut CSA, en présentant les résultats de cette étude réalisée auprès de salariés en CDI, d'intérimaires et de dirigeants d'entreprise (voir note ci-dessus).

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