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Les bénévoles deviennent de vrais "pros" grâce à la VAE

SANS | publié le : 27.04.2004 |

L'arrivée de la VAE dans le sport rencontre un véritable engouement. Elle apparaît, en effet, comme l'une des solutions à la professionnalisation croissante de ce secteur.

Deux millions de bénévoles qui n'attendaient que ça. C'est à peine exagérer l'intérêt que suscite la VAE dans le sport français. Ce secteur compte, actuellement, 171 000 clubs, qui génèrent 100 000 emplois directs, dont 15 000 emplois-jeunes et 300 000 emplois indirects. « La validation des acquis pourrait résoudre la douloureuse équation qu'il traverse : d'un côté, des bénévoles qui s'engagent de moins en moins sur le long terme. De l'autre, une professionnalisation accrue du secteur, liée à l'augmentation des contraintes administratives et des effets de la judiciarisation de la branche d'activité », affirme Gaëlle Gloanec, chargée de mission vie associative au Comité national olympique du sport français (CNOSF).

4 500 dossiers

Le message est bien passé et les demandes de renseignements affluent. Ainsi, le nombre de dossiers déposés est passé de 1963 pour l'ancienne Validation des acquis professionnels (VAP), entre 2000 et 2003, à 4 500 dossiers de VAE en 2003.

Les principaux acteurs du domaine, c'est-à-dire le ministère des Sports en tant que ministère valideur, le CNOSF, regroupant 92 fédérations sportives nationales, et les employeurs, au sein du Cosmos (Conseil social du mouvement sportif), se sont saisis du dossier.

Le ministère a, ainsi, engagé une vaste réforme de ses diplômes, avec la création des brevets professionnels de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport (BPJEPS) en remplacement des actuels brevets d'Etat d'éducateur sportif du 1er degré (BEES). « Le changement de nom n'est pas fortuit et montre à quel point ces nouveaux diplômes s'articulent avec le processus de VAE. Les BPJEPS s'appuient sur un référentiel professionnel et un référentiel de certification, directement liés à la pratique d'un métier, plutôt que sur la validation d'un cursus de formation », affirme Jérôme Fournier, chef du bureau des politiques de l'emploi et de la coordination des examens et de la formation, au ministère des Sports.

Stage de formation

Le CNOSF et le ministère ont organisé, les 22 et 23 mars derniers, un premier stage de formation gratuit à destination des bénévoles souhaitant représenter la branche employeur dans les jurys d'examens. Un stage très pratique, puisque les futurs jurés ont pu s'exercer à décrypter de vrais dossiers de VAE, rendus anonymes.

Par ailleurs, les initiatives se multiplient pour aider les candidats à recenser leurs expériences. « Nous avons, ainsi, imaginé un "carnet de vie", permettant à chaque bénévole de noter, au fur et à mesure de sa "carrière", les compétences qu'il a acquises », explique Gaëlle Gloanec.

Labellisation

Et le ministère réfléchit, actuellement, à une "labellisation" de l'accompagnement des candidats par les Centres régionaux d'activités physiques et des sports (Creps). Cette aide méthodologique est assimilée à de la formation professionnelle continue. Elle peut donc être prise en charge, par l'employeur, via les Opca du sport, Agefos-PME et Uniformation ou par les conseils régionaux.

Autre axe de travail pour le ministère : la simplification des démarches, à la fois pour le candidat et pour les services du ministère. « La réflexion est en cours et des résultats sont attendus avant l'été dans ce domaine », annonce Jérôme Fournier.

CNOSF : http://www.franceolympique.com/

Cosmos : http://www.cosmos.asso.fr/

Dans les champs de la jeunesse et des sports, les diplômes concernés sont :

Le brevet d'aptitude professionnelle d'assistant animateur technicien (BAPAAT).

Le brevet d'Etat d'animateur technicien de l'éducation populaire et de la jeunesse (BEATEP).

Les brevets d'Etat d'éducateur sportif des 1er et 2e degrés (BEES) et le brevet d'Etat d'alpinisme.

Le brevet professionnel de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport (BPJEPS).

Aide à domicile : diversité de parcours en Alsace

Un programme de formation triennal de 3,475 millions d'euros vient de se mettre en place en Alsace pour l'aide à domicile. Le FSE (40 %), les employeurs (22,2 %), le conseil régional (16,2 %), le Fonds de modernisation de l'aide à domicile (Etat, 13,7 %) et l'Opca Uniformation (7,9 %) (1) s'en partagent le financement. L'opération est confiée à quatre organismes : Irfa Est et l'Institut supérieur social de Mulhouse, dans le Haut-Rhin, l'Ifcaad (2) et l'université Marc-Bloch de Strasbourg, dans le Bas-Rhin. Elle vise un public potentiel de 1 175 salariés, des femmes en quasi-totalité, répartis dans les 23 associations d'aide à domicile agréées par la Drass en Alsace.

« Construite par les employeurs, la diversité des parcours répond à l'hétérogénéité du public, tant dans ses qualifications, son ancienneté, que dans son âge. Elle vise la nécessaire professionnalisation de ce secteur en plein développement qui repose sur les fonds publics », indique Philippe Miécaze, conseiller à Uniformation.

La VAE constitue le socle du dispositif : les salariés qui possèdent les prérequis passent d'abord par cette étape, en vue de décrocher les modules manquants. Les autres parcours proposent, notamment, l'obtention directe du DEAVS (diplôme d'Etat d'auxiliaire de vie sociale, niveau V), la formation au tutorat et celle des responsables de secteur, qui met l'accent sur le management. Seuls 15 % des salariés de l'aide à domicile disposent d'une qualification initiale, rappelle le collecteur.

(1) Uniformation Alsace, Philippe Miecaze - 06 10 93 68 01.

(2) L'Ifcaad est un nom en tant que tel, c'est la contraction de trois associations qui ont fusionné pour lui donner naissance.

Etude généalogique Tranchant : VAE juridique

Pour anticiper une évolution de la réglementation, le gérant et un salarié de l'étude généalogique Tranchant ont validé des diplômes en droit. Ils sont à peine 500, en France, à travailler dans les études généalogiques successorales. Leur métier : identifier et retrouver, à la demande des notaires, les héritiers des successions dont ils ont la charge. Pour exercer, actuellement, aucun diplôme n'est requis. Mais, « sous la pression, notamment d'associations de consommateurs, les pouvoirs publics vont réglementer notre profession et nous devrons, entre autres, attester de nos compétences en droit », explique Christophe Boutet, titulaire d'un DESS de gestion et directeur général de l'Etude généalogique Tranchant, à Tours.

Pour anticiper ces évolutions, il s'est engagé avec l'un de ses collaborateurs, chercheur généalogiste, dans une VAE. « Nous avons, ainsi, évité des cours du soir que nous aurions eu du mal à concilier avec un emploi du temps chargé. » Au début de l'année 2003, les deux collègues s'adressent au service de VAE de l'université de Tours. « Après deux entretiens individuels, nous avons bénéficié d'un accompagnement formatif de trois jours, dont le coût, 800 euros par personne, a été financé par l'Opcareg Centre. Nous avons, ainsi, été aidés par un conseiller pour monter un dossier le plus précis possible », ajoute Christophe Boutet.

Ils se sont défendus devant un jury, en juin, et ont obtenu la totalité des deux diplômes visés, un Deug de droit pour le gérant et une capacité en droit pour son collaborateur.

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