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Les Québécois aiment les mentors

SANS | publié le : 04.05.2004 |

Avec plus d'une vingtaine de programmes dans des entreprises, des associations et dans les secteurs public et parapublic, le Québec remet au goût du jour le concept de mentorat.

« Avec le nombre de personnes qui doivent partir à la retraite au cours des prochaines années, le mentorat est une excellente façon de préparer la relève », assure Christine Cuerrier, responsable de Mentorat Québec, principal organisme de promotion du mentorat au Québec. Depuis qu'Ulysse a confié l'éducation de son fils à son ami Mentor, l'esprit reste le même : un mentor, un adulte senior qui possède une expérience dans un domaine précis, prend en charge un mentoré, adulte junior en formation. Depuis vingt ans, le Québec, tout comme ses voisins nord-américains, mise sur ces associations. Une relation de confiance s'instaure entre le mentor et son protégé, le premier ne pouvant être le supérieur hiérarchique du second.

Un choix bénéfique

Dans la Belle Province, 52 % des entreprises ont été créées par leurs actuels propriétaires. Il est donc difficile de leur demander, même lorsqu'il s'agit de jeunes dirigeants, de retourner étudier ou de participer à de nombreux stages. Le coût en temps ou en argent paraît alors trop contraignant. « Le mentorat n'est pas en concurrence avec l'université ou la formation continue, il est complémentaire », assure Christine Cuerrier. Ce choix est même bénéfique pour les deux parties. Ainsi, s'il est vrai que le mentoré bénéficie grandement du transfert de savoir et de compétences, le mentor, généralement toujours en activité, réfléchit à ses pratiques et jouit d'un éclairage souvent positif pour sa propre activité.

De larges applications

La fonction publique n'est pas oubliée. L'enjeu est particulièrement important puisque plus de 21 000 fonctionnaires (soit le quart de l'effectif de la fonction publique québécoise) doivent quitter leur poste d'ici à 2010, et la moitié d'ici à 2015 ! Depuis 2001, le gouvernement du Québec a lancé une expérience jumelant, pendant un an, un lauréat de concours de recrutement avec un agent d'expérience. Aujourd'hui, plus de 200 lauréats et mentors d'une quarantaine de ministères et d'organismes gouvernementaux participent à ce programme. A l'aube d'un large renouvellement des cadres, le mentorat s'avère un outil rapide et fiable de formation, de conservation de la mémoire et des savoir-faire.

Les champs d'application du mentorat sont bien plus larges que la seule préparation de "la relève", comme disent les Québécois pour désigner les nouvelles générations de travailleurs. Il existe, bien sûr, des programmes de mentorat dans les entreprises, mais l'expérience s'étend aussi à certaines professions libérales, comme l'ordre des avocats ou celui des psychologues. C'est aussi vrai dans les universités, où des étudiants plus anciens guident les "petits nouveaux" dans les méandres du système universitaire ou dans leur insertion dans la vie professionnelle.