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Volkswagen veut flexibiliser 30 % du salaire

SANS | publié le : 11.05.2004 |

Le constructeur automobile Volkswagen souhaite réduire ses coûts du travail en Allemagne en liant jusqu'à 30 % du salaire aux performances de l'entreprise. Et, malgré la semaine de 30 heures, les heures supplémentaires ne seraient payées qu'après la quarantième.

Les négociations salariales chez Volkswagen promettent d'être musclées. Pour sauver les emplois en Allemagne et éviter de nouvelles délocalisations, Peter Hartz, DRH précurseur du constructeur automobile, vient de concevoir un nouveau "modèle" : le "projet 176 544". « C'est la somme de tous les emplois de notre groupe en Allemagne, dévoile l'inventeur de la semaine de quatre jours chez VW. Si nous voulons conserver ces emplois en Allemagne, et nous le voulons, nous devons devenir plus compétitifs. Cela signifie que les coûts du travail doivent diminuer de 30 % d'ici à 2011. »

Pour réussir ce tour de force, Peter Hartz propose de rendre encore plus flexibles les rémunérations des salariés de VW en Allemagne. L'inspirateur des réformes du marché du travail allemand souhaite, ainsi, faire dépendre de l'évolution des résultats du groupe jusqu'à 30 % des salaires ; une pratique jusqu'alors en vigueur pour les managers seulement. En outre, il prévoit de revenir sur la semaine de 30 heures, en ne payant les heures supplémentaires qu'au-delà de... 40 heures.

Rejet de la part d'IG Metall

« Pour rester compétitifs dans un pays aux salaires élevés, nous avons besoin des systèmes les plus flexibles au monde », a justifié le DRH. Les négociations avec IG Metall ont commencé le 10 mai. Hartmut Meine, patron du syndicat en Basse-Saxe, où siège le constructeur automobile, a déjà rejeté toute flexibilisation des salaires. « Nous ne soutiendrons pas tout ce qui ressemble à du dumping salarial », a mis en garde le syndicaliste, soulignant que 99 % des salariés de VW adhèrent à IG-Metall.

Il s'agit d'une « bonne mesure », a estimé, quant à lui, Hans-Werner Sinn, chef de l'institut de recherche économique Ifo, à Munich, qui estime que, sans concession salariale, le chômage continuera à progresser en Allemagne.