Alors que les années de crois- sance forte, en France, ont vu s'étendre le sys- tème de protection sociale, on est entré, depuis la fin des années 1970, dans une période où les dirigeants politiques privilégient la maîtrise, voire la réduction, des dépenses sociales.

A cette remise en cause fait écho, dans les sciences sociales, un questionnement critique des pratiques et une dénonciation de l'idée d'Etat providence qui évoque une force suprahumaine contraire à ce qui fonde la protection sociale moderne, construite sur la base du compromis entre les multiples acteurs sociaux : partis politiques, hauts fonctionnaires, syndicats, associations, acteurs commerciaux...

Les systèmes de protection sociale combinent, en effet, des interventions de l'Etat, des systèmes gérés collectivement par les partenaires sociaux, mais aussi des couvertures de risques dans le cadre familial, voire de communautés d'appartenance à travers le système don/ contre-don et la couverture par des services privés achetés sur le marché.

Cette complexité, mais aussi cette richesse sont mises en valeur par les auteurs à la fois globalement, par une analyse d'ensemble, et par grands domaines : retraite, santé, prestations et services sociaux, politiques familiales.

Un ouvrage de fond qui permet d'entrer dans l'intelligence du sujet.

Jean-Claude Barbier, sociologue, est directeur de recherche au CNRS au Centre d'étude de l'emploi.

Bruno Théret, économiste, est directeur de recherche au CNRS à l'Institut de recherche interdisciplinaire en socio-économie (Iris, université Paris-9).