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Dexia conjugue la banque au féminin

SANS | Expériences & Outils | publié le : 15.06.2004 |

La doyenne des banques luxembourgeoises veut féminiser son encadrement. Son dispositif comprend l'embauche - avec la sensibilisation des cabinets de recrutement -, la promotion et les services aux salarié(e)s.

46 % de femmes parmi les 2 900 salariés, 20 % parmi les cadres intermédiaires, 10 % dans l'encadrement supérieur et pas une dans le comité de direction. Dexia-BIL n'échappe pas aux limites de la parité. Mais la doyenne des banques du Luxembourg a pris le problème à bras-le-corps, consciente que les femmes qui investissent massivement les formations bancaires privilégieront les établissements women friendly. La part féminine dans l'encadrement, passée de 20 % à 24 % entre 2003 et début 2004, doit atteindre 36 % en 2006, et Dexia-BIL espère la doubler en trois ans parmi les cadres supérieurs.

Une équipe pilote

Une équipe dédiée pilote le programme depuis l'an dernier. Elle y associe les syndicats, qui ont eux-mêmes désigné un délégué à l'égalité des chances. L'action concerne la promotion interne, le recrutement, la formation, la conciliation de la vie privée et de la vie professionnelle. L'absence du thème «rémunération» se justifie : une étude du cabinet Dialog a conclu à l'absence de discrimination à poste équivalent, ce que confirment les syndicats. Cette question faisait partie du check-up sur la parité, opéré en amont. D'autres points positifs ont été identifiés par les partenaires sociaux : la crèche de 36 places ouverte depuis plusieurs années ; l'encouragement du temps partiel, adopté par 15 % du personnel, dont une majorité de femmes.

« L'amélioration doit surtout concerner la gestion de carrière », estime François Rasic, délégué de l'OGBL, syndicat qui forme la coalition majoritaire avec son confrère LCGB. Dans ce but, Dexia-BIL a instauré des formations «prises de parole en public», «négociation», «processus de décision», ou «comment faire entendre sa voix pour monter en grade»... « Les hommes sont plus revendicatifs que les femmes au niveau de la progression de carrière. Ils sont mieux entendus par les chefs. Ce processus de clonage dans la hiérarchie aboutissait à une exclusion de nombreuses femmes compétentes », expose Christian Scharff, responsable des RH. Les hiérarchiques ont été vivement invités à en tenir compte lors des évaluations. Par ailleurs, la banque a introduit, depuis septembre 2003, des services aux salariés, au siège (boulangerie, teinturerie, traiteur).

Initiative appréciée

Pour le recrutement, les cabinets ont été sensibilisés. « Car ils privilégient spontanément les hommes, étant rebutés par les perspectives de maternité des jeunes femmes », estime François Rasic. Celui-ci se félicite de toutes ces mesures, qui se passent de quotas. Sans attendre les résultats, en 2006, le gouvernement luxembourgeois a salué l'initiative. Son ministère de la Promotion féminine a attribué à Dexia-BIL le «Prix féminin de l'entreprise» 2003.