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« Il faut assouplir la législation relative à la protection de l'emploi »

SANS | publié le : 13.07.2004 |

E & C : Dans son rapport 2004 sur les Perspectives de l'emploi, publié le 7 juillet dernier, l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) présente la France comme l'un des pays les moins performants en termes d'emploi. En quoi sa situation est-elle préoccupante ?

R. T. : Malgré la création, ces cinq dernières années, de plus de 1,5 million d'emplois et l'augmentation de deux points de son taux d'activité, la France ne compte que 61,9 % de personnes d'âge actif en emploi, contre 70 % dans les pays performants. La France va enregistrer une hausse de 0,2 % de son taux d'emploi, en 2004, et de 0,5 %, en 2005, alors qu'il faudrait que ces taux soient, respectivement, de 0,8 % et de 1,3, %. Soulignons aussi que le taux de chômage, en 2003, de 9,3 %, était supérieur de 1,5 % à la moyenne observée dans les pays de l'Europe des Quinze. Avec de tels chiffres et le prochain choc démographique, on peut raisonnablement s'interroger sur le devenir du système d'assurance chômage.

E & C : Quelles sont les pistes pour faire progresser l'emploi en France ?

R. T. : Nous recommandons, tout d'abord, d'assouplir la législation relative à la protection de l'emploi. Cela devant s'accompagner d'un renforcement des services publics de l'emploi, de manière à conserver un équilibre entre le besoin de flexibilité exprimé par les entreprises et la nécessité de protéger les actifs. Cela est possible si l'on entre dans une logique d'obligation réciproque. D'un côté, les personnes en âge de travailler seraient accompagnées vers l'emploi par des personnes motivées, compétentes et qualifiées, dans le cadre d'une relation individualisée et de proximité. De l'autre, les services de l'emploi devraient être capables de sanctionner les demandeurs d'emploi qui ne font aucun effort dans leur recherche. Autre piste : rendre le travail plus rémunérateur. Autrement dit, créer une sorte d'incitation financière à accepter un travail.