Les «Pepsi boys» ont le vent en poupe. Il suffit de regarder le palmarès des responsables des relations humaines les mieux payés aux Etats-Unis - compilé par Aon Consulting - pour constater que les anciens de Pepsi Cola y figurent en force. Parmi les dix cadres les mieux payés, trois viennent de chez Pepsi, ou de l'une de ses filiales. Ils sont appréciés dans tous les secteurs d'activité. Comme Ken DiPietro, numéro un des ressources humaines chez Microsoft, sa consoeur Eva Sage-Gavin chez Gap, ou Bob Myers, senior vice-president des relations humaines chez Reebok.

Starbucks, Blockbuster, Hewlett Packard... Les anciens de Pepsi Cola sont partout. Les chasseurs de têtes sont bien placés pour le savoir : les dirigeants ne cessent de leur réclamer « un patron du genre Pepsi ». « Voilà dix-neuf ans que je m'occupe des RH, explique Frank Allen, recruteur installé dans le New Jersey. Les gens qui ont le plus de connaissances, les mieux formés, les leaders, viennent, en fait, de trois groupes : General Electric, Honeywell et Pepsi. Quand vous voulez embaucher quelqu'un qui s'occupera de l'administration du personnel, vous ne pensez pas à eux. Mais si vous voulez un partenaire stratégique, un acteur qui va participer au succès de l'entreprise, vous réclamez un ancien de Pepsi ou quelqu'un ayant ce profil. » Un jugement qui va droit au coeur de Nick Horney, fondateur de la société de conseil Agility Consulting, et lui-même un ancien de la grande maison.

Les cadres de Pepsi, assure-t-il, « sont orientés business, avant même de penser aux fonctions traditionnelles touchant aux rémunérations, aux cotisations sociales et à la formation ». Les jeunes recrues du groupe, souvent diplômés de grandes universités, « comprennent la production, le marketing, le service clientèle... » Et, sachant tout cela, ils aideront l'entreprise à trouver les leaders dont elle a besoin. Le DRH de Pepsi se veut le partenaire du directeur financier, le conseiller du responsable marketing, et un interlocuteur écouté du Pdg.

Au fil des années, la direction de Pepsi Cola a rodé quelques outils solides sur lesquels s'appuient ses cadres. Le premier d'entre eux, se souvient Nick Horney, est le processus de planification annuelle, durant lequel on essaiera d'identifier les cadres clés, leurs besoins de développement, la nécessité de les envoyer dans une autre branche du groupe... Les représentants de Pepsi Cola, souligne le consultant, ont la réputation « d'anticiper les changements et de bouger rapidement ». On les dit créatifs, mais aussi de bon sens. La formule Pepsi RH en a, en tout cas, séduit plus d'un.