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L'Algérie : une économie en mutation

SANS | publié le : 21.09.2004 |

Le pays a pris un grand virage en choisissant l'économie de marché, en 1990. Une série de lois sociales définit, depuis lors, une nouvelle relation de travail.

Le symposium international des ressources humaines, organisé à Alger par l'entreprise d'hydrocarbures Sonatrach et la société de conseil CMConsulting, du 26 au 28 septembre, s'ouvre dans un pays en mutation accélérée. Depuis 1990, l'Algérie a choisi de quitter l'économie administrée pour l'économie de marché. « Tout le droit du travail a été reformaté, explique Yacine Foudad, président de l'Institut algérien de l'audit social et cadre supérieur dans un groupe agroalimentaire. Beaucoup de tabous sont tombés. C'est une petite révolution, mais sortir de la culture ancienne reste laborieux. »

Sortir du Statut général du travailleur

Déjà, l'Algérie a dû accepter les potions amères de la Banque mondiale et du FMI, en se débarrassant d'une partie des effectifs pléthoriques, sans rapport avec les besoins réels de l'activité et qui caractérisent souvent les économies administrées. Le taux de chômage s'établit, aujourd'hui, à 20 % ou 25 %, selon les calculs et les sources. « Les lois sociales de 1990 ont aussi redéfini entièrement la relation de travail. Le Statut général du travailleur (SGT), de type administratif, et qui s'appliquait à tous, a été abrogé, indique Yacine Foudad. Des conventions collectives d'entreprise, puis de branche ont vu le jour, de même qu'un syndicalisme pluriel. » L'information et la participation des salariés sont aussi définies par ces lois (délégués du personnel, comité de participation - équivalent des CE français, représentants des salariés dans les conseils d'administration...). Enfin, une obligation de financement de la formation, sur le modèle français, a été créée. Et si le pouvoir de sanction de l'employeur a été rétabli, en lieu et place de multiples commissions paritaires, le législateur a également créé une inspection du travail et des juridictions comparables aux prud'hommes.

« Ces dernières années, les grandes entreprises ont travaillé sur plusieurs chantiers, indique Mhtar Benali, directeur de CMConsulting, à Alger : la normalisation ISO, la résorption des sureffectifs et les rémunérations. Réussir à mieux lier performances et rémunérations permet de sortir du SGT, de ses grilles de classification et de ses politiques salariales opaques et peu motivantes. » C'est une urgence pour les grandes entreprises, qui veulent rester attractives dans un contexte d'ouverture à l'international, et de partenariat avec des groupes étrangers.

Le DRH, lui, accède rapidement au même rôle que ses confrères européens. Souvent proche de la direction générale, il pilote les grands projets sociaux qui accompagnent ces mutations et devient partenaire des managers opérationnels.