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Enquête

L'intranet qui décloisonne

Enquête | publié le : 19.10.2004 | J.-F. R.

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L'intranet qui décloisonne

Crédit photo J.-F. R.

Toujours en cours de déploiement, l'intranet des pompiers de Paris a permis de doper la performance opérationnelle des 7 500 soldats du feu, tout en décloisonnant l'information dans une structure, par essence, très hiérarchisée.

C'est, certainement, une petite révolution pour les sapeurs-pompiers de Paris. Pensez donc : un intranet dans une structure militaire - la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) est un corps de l'armée de terre -, le pari était pour le moins osé. Il est, pourtant, en passe d'être gagné.

Sensibilisation de la hiérarchie

« C'est vrai, certains managers ont été très perturbés au lancement de «BSPP News», notamment avec l'arrivée concomitante de la messagerie, souligne le lieutenant-colonel Gilles Berthelot, directeur des systèmes d'information à la BSPP. Théoriquement, un sapeur de base peut adresser un courriel au général, ce qui était impensable auparavant. Mais, pour que cet outil soit bien compris, nous avons fortement sensibilisé la hiérarchie. Aussi, certaines applications stratégiques, telles que des tableaux de bord, des indicateurs spécifiques, ne sont pas proposées en accès libre. »

Déploiement

Depuis 2002, année de son lancement, la BSPP poursuit sereinement le déploiement de son intranet, qui sera disponible fin 2005 sur l'ensemble de ses 80 sites, dispersés sur la capitale et les départements de la petite couronne parisienne. Un potentiel de 7 500 utilisateurs, tous militaires engagés.

Entièrement conçu par l'équipe informatique, «BSPP News» se révèle, en fait, un grand projet de modernisation des outils de communication dans un univers peu habitué aux chamboulements technologiques et organisationnels. « L'intranet a été déployé en spirale, indique Gilles Berthelot. D'abord l'état-major, puis les grands départements et, enfin, les centres de secours. Chaque connexion a fait l'objet d'une action de formation dispensée par une cellule ad hoc interne. »

Transmission des informations

Le premier des objectifs était d'améliorer la transmission des informations de manière à accélérer la réactivité et la prise de décision. Autre mission assignée à «BSPP News» : favoriser l'intégration des équipes en développant le sentiment de proximité. Ainsi, il est désormais possible, pour une caserne, de connaître l'activité des autres centres de secours. « Le site perdu en Seine-Saint-Denis se sentait un peu isolé », concède le DSI.

Mais le plus important bénéfice de l'outil se situe, sûrement, au niveau de la gestion de la performance. L'intranet accueille, notamment, des outils de partage des savoirs, destinés, par exemple, à parfaire la préparation des pompiers aux examens, du e-learning, et de l'autoévaluation. Egalement en ligne, les fiches médicales des interventions, le règlement intérieur, les informations groupe et métiers.

Typologie des interventions

En outre, une application, baptisée VCO (visualisation de la couverture opérationnelle), permet d'étudier à la loupe la typologie des interventions, ainsi que le positionnement des véhicules incendie, y compris lorsque ceux-ci sont en révision. Un outil particulièrement utile quand on sait que les pompiers de Paris effectuent 450 000 interventions par an, soit une sortie toutes les 70 secondes. « Il serait prétentieux de dire que notre intranet permettra d'arriver plus rapidement sur intervention. Nous arrivons sur les lieux dans un délai quasi incompressible, compris entre 8 et 10 minutes à partir de la prise d'appel », explique l'officier. Lequel est, toutefois, persuadé, qu'à terme, «BSPP News» améliorera l'efficacité opérationnelle des soldats du feu.

Prochaine échéance pour la BSPP : l'achèvement, courant 2006, de la refonte complète de son SIRH, déjà équipé d'un module de gestion des temps et d'une bourse des emplois.

Brigade de sapeurspompiers de Paris

>Activité : secours d'urgence à la population.

>Effectifs : 7 500 personnes.

>«BSPP News» : 10 600 connexions/mois.

>Budget : 200 millions d'euros en 2003.

Auteur

  • J.-F. R.