C'est Nathalie Gagnepain, la responsable de la communication interne de Bristol-Myers Squibb (BMS), qui le dit : « «Contact» n'est pas un outil de communication mais un outil de travail. » Avec ses 2 000 connexions/jour (pour 3 200 salariés), ce portail intranet a été lancé dans un souci d'intégration. « A l'origine, nous avions la volonté de fédérer des outils dans un système centralisé », évoque Guillaume Famechon, le responsable domaines I-Net chez BMS.

Né d'une suggestion commune des services informatique et com'interne, il est, en effet, tout d'abord, destiné à faciliter l'accès à des informations de plus en plus fournies dans une entreprise marquée par son éclatement (trois sites de production, un siège social et un centre de R & D) et l'hétérogénéité de ses populations. « La solution du portail, relate Nathalie Gagnepain, nous est apparue la plus appropriée pour tenir compte de la diversité des métiers, tout en préservant une unité. »

En décembre 2001, d'ailleurs, une enquête utilisateurs fait émerger le besoin des salariés de retrouver l'information à partir d'un point d'entrée unique. En janvier 2002, le groupe projet, qui planche sur l'intranet, boucle sa feuille de route : «Contact» doit développer une nouvelle manière d'informer et de travailler ; muscler la productivité ; être évolutif ; décloisonner les métiers et les fonctions.

Après la conception de plusieurs maquettes, le développement d'outils de web publishing pour les futurs contributeurs et un test, réalisé au cours de l'été, «Contact» est, dès septembre 2002, disponible pour l'ensemble des collaborateurs de BMS. Les sites de production bénéficient de PC en accès libre. Quant aux visiteurs médicaux, ils se connectent depuis leurs ordinateurs portables.

L'idée forte repose sur la personnalisation : chaque utilisateur peut en effet «customiser» sa page d'accueil en fonction de ses besoins. Car, à partir de «Contact», les salariés de BMS peuvent se greffer à quinze mini intranets (RH, achats, services généraux, CE, informatique, SAP best practice...), ainsi qu'à de nombreuses applications métiers. On y trouve, notamment, une application destinée à la vente et au marketing (simulateur de prime, gestionnaire de la force de vente), une autre dédiée au département médical, une, encore, au site industriel (sécurité, procédure), ou bien «Room», pour la réservation des salles.

Mais la plus consultée, avec l'annuaire interne et la bourse des emplois, est Oxygène, un workflow de gestion des congés. « A ses débuts, notre intranet comportait seulement trois applications dynamiques, il y en a une quarantaine aujourd'hui », souligne Nathalie Gagnepain.

Pour un budget total de 2,2 millions d'euros - comprenant le développement, la maintenance et les logiciels -, le portail de BMS a permis, selon le laboratoire, d'augmenter la productivité en matière de recherche d'informations, de «booster» la mobilité interne et d'améliorer la qualité de la relation client.

« «Contact» est devenu le centre névralgique de l'entreprise. Les salariés l'ouvrent par réflexe », affirme-t-on chez BMS. Du coup, les perspectives de développement vont bon train. D'ici à la fin de l'année, un mini-intranet sera consacré aux pathologies, un outil d'évaluation des compétences sera mis en ligne et un module de e-learning intéressera la force de vente. J.-F.R.

>Activité : laboratoire pharmaceutique.

>Effectifs : 3 200 salariés.

>«Contact» : 2 000 connexions/jour.

>Chiffre d'affaires : 1,2 milliard d'euros, en 2003.