On sait qu'il y a sur la planète Terre des différences de langues, de cultures, de modes de vie... La planète Entreprise possède aussi son lot de différences. Des écarts frappants s'observent dans les domaines du pouvoir, des richesses, de la liberté d'action. Mais il y a plus étonnant encore.
Différence de rythme. Certaines organisations fonctionnent à 200 km à l'heure, d'autres sont plus calmes, plus sereines. On pourrait croire la vitesse et le stress liés à l'activité ? Ce n'est qu'en partie vrai. Car, dans la même entreprise, certaines équipes affichent un air toujours pressé, mènent de front 50 projets et répondent sans cesse aux urgences, alors que d'autres sont plus tranquilles. Incroyable différence. Selon les étages d'un même bâtiment, parfois, on change presque de continent... Mais difficile de dire quelle culture est la plus efficace.
Stimulation intellectuelle. Chez certains, la sollicitation des neurones est en sur-régime. Les idées fusent, les cerveaux s'échauffent, c'est le règne des défis permanents. Ailleurs, c'est parfois l'inverse : peu de challenges, des activités bien rodées et presque la routine... Surexcités et sous-challengés ont du mal à se comprendre. Ils ont pourtant un point commun : aucune des deux catégories n'atteindra la performance durable. Car l'efficacité pérenne a besoin d'alternance : engagement et recul, passion et réflexion, stimulation et ressourcement. Avancer toujours sur le même mode conduit à une certaine stérilité de la créativité. Restons vigilants.
Esprit de partage. C'est dans ce registre que l'apprenti ethnologue s'amuse le plus. En observant la circulation d'information, les réseaux relationnels ou encore le pouvoir, il découvre aussi bien des adeptes du pré carré (garder tout pour soi) que des amateurs de rizière (partager largement et collaborer spontanément). Soyons réalistes, dans nos régions, c'est plutôt le pré carré qui domine. Dommage. Comme l'ont déjà souligné de nombreux philosophes, la centration sur soi conduit rarement à l'épanouissement, même si elle donne, au début, le sentiment de mieux dominer.
Autre domaine de partage souvent délaissé : la chaleur humaine. En effet, plus l'entreprise progresse en technicité, plus elle devient froide. Qui remettra de la bonne humeur, du sourire, de la joie de vivre, de la bienveillance ? Vous. Moi. Ceux qui veulent croire à la vie, aux échanges, à notre futur commun sur cette petite planète.
Meryem Le Saget est conseil en entreprise à Paris <
