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Les Pratiques

Chantier prévention à Londres/Heathrow

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 09.11.2004 | Stéphanie Salti, à Londres

A l'occasion de la construction du terminal 5 (T5) de l'aéroport de Londres-Heathrow, l'autorité des aéroports britanniques, le BAA, a mis en place un programme dédié à la sécurité et à la santé des salariés.

Le terminal 5 d'Heathrow doit ouvrir ses portes le 30 mars 2008 ; 45 % des travaux de construction sont déjà accomplis. Pour éviter le lot d'accidents propre à ce type de chantier, BAA, l'autorité en charge des aéroports britanniques, a mis au point un programme centré sur la sécurité de ses salariés, sous le nom de «Incident and injury-free programme» (programme sans incidents ni blessures) : « Si nous avions suivi les standards de l'industrie, deux personnes au moins seraient décédées durant la période de construction du T5. Ce chiffre était complètement inacceptable, aussi bien d'un point de vue moral qu'économique », commente Becky Martin, responsable du changement au sein du terminal 5.

Fournisseurs impliqués

Le programme supposait de convaincre les 5 000 salariés du T5 de l'importance de cette initiative et notamment les fournisseurs, qui représentent la presque totalité de la main-d'oeuvre (120 personnes seulement sont employées en direct par BAA). Ces derniers participent d'ailleurs au financement de l'initiative, qui s'élève à près de 250 000 livres, soit 360 000 euros. Le programme, qui s'articule essentiellement autour d'une série de séminaires, repose sur l'amélioration de la communication et du coaching à tous les niveaux.

« L'un des plus gros obstacles a été de changer cette culture propre à la construction, qui consiste à crier et à malmener les ouvriers sur un chantier », poursuit Russell Hyam, surveillant santé et sécurité au sein de l'aérogare 5B. Afin de maximiser l'impact sur l'ensemble des salariés, les chefs de projet n'ont pas hésité à frapper fort : « Nous avons demandé à une personne handicapée à la suite d'un accident de construction de venir témoigner. L'impact a été considérable », commente Becky Martin.

Taux d'accidents en baisse

La création d'un journal, The Site, et la réalisation de vidéos trimestrielles participent à entretenir la vigilance. Et, à première vue, les résultats sont encourageants. Dans un sondage réalisé en avril 2004 parmi les salariés du T5, 76 % affirment que s'ils ne se sentent pas en sécurité, ils peuvent s'arrêter de travailler et parler à leurs surveillants ; 63 % indiquent qu'ils sont persuadés que leur manager ou superviseur s'inquiète pour leur santé. Surtout, le taux de fréquence des accidents a chuté de 72 % entre juillet 2003 et mars 2004. D'ores et déjà, les responsables de projet ont préparé un film qu'ils diffuseront devant l'ensemble des salariés au retour des fêtes de fin d'année : « Nous voulons juste rafraîchir les esprits et montrer que les impératifs de sécurité continuent à être au centre de nos préoccupations », conclut Russell Hyam.

Auteur

  • Stéphanie Salti, à Londres