En septembre dernier, Renault a annoncé qu'il recrutera, en 2005, 10 000 personnes dans le monde, dont 5 000 en France. La moitié des embauches concerne les ouvriers, l'autre moitié se partageant, à part égale, entre, d'une part, les ingénieurs et cadres, et d'autre part, les Etam (employés, techniciens et agents de maîtrise). Les trois quarts des recrues seront des jeunes ayant moins de trois ans d'expérience.

Outre l'internationalisation du groupe et la complexité croissante de la construction automobile, c'est la démographie qui explique ce volume de recrutements. « Nous sommes convaincus que le marché de l'emploi va se durcir, explique Jean-Michel Kerebel, directeur des ressources humaines groupe. Il deviendra de plus en plus difficile d'attirer des candidats qualifiés, qu'ils soient ouvriers, techniciens ou ingénieurs. »

Pour soutenir ce programme, le groupe a lancé une campagne de communication baptisée «Renault Employeur». Elle est bâtie autour des différents engagements que l'entreprise prend vis-à-vis de ses salariés. Tout d'abord, celui de développer « une politique d'évolution professionnelle motivante et diversifiée ». Ensuite, elle vante ses possibilités de développement des compétences tout au long de la vie professionnelle, avec, par exemple, en France, l'attribution de nombreuses heures de formation (une semaine par an pour les cadres, 35 heures pour les techniciens et 25 heures pour les ouvriers).

Pour attirer les candidats, Renault ne lésine pas sur les moyens. Au programme : des annonces dans près de dix titres de la presse nationale grand public ou spécialisée et sur deux sites Internet. Lors du Mondial de l'automobile, en septembre et octobre derniers, sur le stand du constructeur des recruteurs étaient présents. Ils ont réalisé quelque 800 entretiens. Un chat sur le site de l'entreprise a été organisé en parallèle. « Les candidatures ont afflué, observe le DRH. Nous avons enregistré, précisément, de septembre à mi-octobre, 2 722 candidatures d'ingénieurs et de cadres, contre 3 433 de janvier à août. »

L'entreprise ne néglige pas, pour autant, ses méthodes habituelles de sourcing : forums en France et à l'étranger ou forums internes, pour les techniciens notamment. Elle accueille également des stagiaires et des VIE (Volontaire international en entreprise) et noue des partenariats avec des écoles.

Hors de l'Hexagone, les recrutements les plus importants se situent en Russie et en Turquie (1 000 embauches dans chacun de ces pays), en Espagne (600), au Brésil, en Roumanie, en Afrique du Sud et en Slovénie (300 dans chacun de ces pays). La campagne, qui a été testée en Russie et au Brésil, sera déclinée dans les autres pays concernés.