Trois milliards d'euros. Telle est, selon une étude présentée le 19 janvier dernier par le cabinet Markess International, l'enveloppe financière que les entreprises françaises devraient dédier, cette année, aux projets e-RH. Un investissement en hausse de 11 % par rapport à 2004, qui se répartit entre l'achat de logiciels, progiciels et matériels (810 millions d'euros), le recours à des services externes (730 millions d'euros) et les dépenses internes (1 460 millions d'euros).

Selon Markess International, qui a consulté 46 entreprises de plus de 2 000 salariés et 150 comptant entre 50 et 2 000 personnes, 2005 ressemble à une année charnière : elle marque la fin de la phase d'essor de l'e-RH (les suiveurs l'adoptent et les précurseurs continuent d'innover) et le début de sa démocratisation.

Toutefois, soulève Markess International, différents niveaux de maturité se font jour, selon la taille de l'entreprise et son secteur d'appartenance. Ainsi, les plus en pointe sont les industries de fabrication, la banque/finance/assurance, les secteurs des technologies et des télécoms. Suivent les industries de transformation, les services et l'administration. La distribution et le transport sont, quant à eux, à la traîne.

Alors que la mobilité, le recrutement et l'administration du personnel sont désormais fortement impactés par la dématérialisation des ressources humaines, ce sont les domaines de la formation, de la gestion des temps et des activités (GTA), de l'ingénierie des compétences, des rémunérations et, à un moindre degré, des relations sociales, qui seront, cette année, particulièrement concernés par les solutions e-RH.

Les principales raisons justifiant la mise en application de l'e-RH restent l'efficacité et la performance (59 %), l'information et la communication (50 %), la valorisation de la DRH (23 %), la décentralisation de la gestion des RH (23 %), la réactivité (23 %), la transparence des processus RH (18 %) et la réduction des coûts (18 %).

En matière d'externalisation, deux tiers des entreprises affirment y avoir déjà recours. Principales fonctions intéressées : la paie, le recrutement, la mobilité et la GTA. Les entreprises utilisent différentes approches : le centre de services partagés RH, le centre d'appels RH, l'outsourcing et les solutions hébergées (ASP). Environ un tiers des entreprises de plus de 2 000 salariés ont recours aux ASP ou envisagent de le faire d'ici à 2006, contre 12 % pour celles employant moins de 2 000 personnes, souligne encore l'étude.

Les outils de pilotage ont aussi le vent en poupe, puisque 33 % des entreprises avaient, l'an dernier, des projets de mise en place d'indicateurs techniques et 21 % d'indicateurs financiers.