logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Les Pratiques

Des stations de ski s'unissent

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 01.02.2005 | Marc Bertola

Cinq stations de ski des Pyrénées ont lancé un engagement de développement de la formation (EDDF) collectif pour réduire le coût des formations. En deux ans, plus de 10 000 heures de stages ont été effectuées.

Pisteurs, conducteurs d'engins, météorologues, chargés d'accueil... les métiers des sports d'hiver exigent des formations de plus en plus coûteuses. Un casse-tête pour les stations à petit budget. Dans les Pyrénées-Orientales, cinq d'entre elles (Porté-Puymorens, Puigmal, Cambre d'Aze, Formiguères et Puyvalador) ont résolu le problème en lançant un engagement de développement de la formation (EDDF) collectif sur la période 2003-2005.

Une association, la Confédération des neiges catalanes, a vu le jour. Objectif : mettre en commun les moyens et les effectifs pour faire venir sur place les formateurs, souvent basés dans les Alpes. « Avant, envoyer une personne là-bas pour se former revenait beaucoup trop cher. Aujourd'hui, on peut constituer des groupes de stagiaires de 8 à 10 personnes minimum et, du coup, les organismes se déplacent », explique Frédéric Brousse, responsable du Cemm (Centre d'études des métiers de la montagne), une structure créée par les stations pour piloter l'effort de formation.

Une question de survie

Le lancement de l'EDDF n'a pas été facile car les stations sont concurrentes. Il a fallu trois années de discussions préalables. « Mais chacun a compris que cet EDDF était une question de survie », souligne Frédéric Brousse. L'Agefos-PME a accompagné le montage du dossier. Le coût total de l'opération (stages, frais, rémunération des salariés pendant leur formation) est d'environ 280 000 euros. Les stations en paient 60 %, le reste est financé par les pouvoirs publics : Etat, région, Europe (FSE). L'Opca avance les sommes nécessaires au paiement des formations, le temps que les aides publiques soient versées, explique Michèle Aussel, conseillère formation à l'Agefos-PME du Languedoc-Roussillon, qui suit le dossier.

Travail commun

Le bilan des deux premières années est positif : environ 4 200 heures de formation ont été assurées en 2003 pour 128 stagiaires, 6 500 heures en 2004 pour 232 personnes. L'an dernier, sur une enveloppe de 133 000 euros, le coût pédagogique (formations) a représenté 45 %, les rémunérations des stagiaires 55 %. Le champ des formations couvre toutes les activités des stations : damage, conduite de scooter, entretien des remontées mécaniques, mais aussi comptabilité, informatique et ressources humaines. Une « formation de formateurs » a même été menée. Objectif : apprendre aux salariés permanents à transmettre leurs acquis aux saisonniers. « Au début, les gens traînaient un peu les pieds, à présent il y a une énorme demande », constate Frédéric Brousse.

Autre bienfait : les stations ont appris à travailler ensemble malgré leur concurrence et préparent la création d'un groupement d'employeurs chargé de la gestion du personnel.

Auteur

  • Marc Bertola