Le déploiement du système d'information des ressources humaines (SIRH) de la DGI (80 000 agents) est au milieu du gué. Depuis que l'éditeur HR Access a été choisi, en 2003, une première brique administrative a été déployée : gestion du dossier individuel des salariés, gestion des rémunérations et des temps.

La deuxième phase du développement, « qui démarrera cette année, et durera deux ans », selon Lionel Ploquin, directeur du projet baptisé Agora, couvrira la gestion des carrières, des positions (situation des salariés dans le tableau d'avancement), la gestion des postes, des emplois et des compétences, la gestion prévisionnelle et la formation professionnelle.

Une troisième phase, dont le calendrier n'a pas été fixé, concernera la gestion de la mobilité, des recrutements, de l'action sociale, le dialogue paritaire, la cessation de fonction et la notation. A terme, l'ensemble des fonctions RH seront donc concernées.

Ce choix de l'exhaustivité, qui alourdit son déploiement, a, cependant, fait prendre du retard au projet, dans la perspective de répondre aux exigences de la loi organique relative aux lois de finance (Lolf). Comme les autres services de l'Etat, la DGI devra s'inscrire, à l'horizon 2006, dans une logique de résultats et non plus de moyens. La phase 2 d'Agora doit mettre en place l'outil administratif qui permettra de contrôler la masse salariale de la DGI. Mais sera-t-il prêt à temps ? « Nous faisons tout pour », assure Stéphane Zouari, directeur de l'activité RH et accompagnement du changement à Unilog Management, prestataire oeuvrant à l'intégration du SIRH. Actuellement, trente agents travaillent à temps plein sur ce projet qui coûtera 30 millions d'euros à la DGI.

L'autre objectif du SIRH est de faire faire des gains de productivité à la fonction RH, en rassemblant le personnel dans des centres de ressources. Cela se traduira par une baisse des effectifs RH, qui comptent actuellement pour 2 % de la population de la DGI, soit 1 600 personnes. La DGI est divisée en 120 unités opérationnelles, chacune dotée d'un service RH. La mise en place du SIRH se traduira également par une évolution du travail des personnels RH, ces derniers devant de plus en plus tenir le rôle de conseiller et être capables de fournir un meilleur service aux agents. « Si nous ne fournissons pas ce service, les organisations syndicales s'en chargeront à notre place », relève Olivier Sivieude, sous-directeur RH de la DGI.

Testés entre mars 2003 et mars 2004 dans certaines directions, les conseillers RH ont obtenu de bons résultats, selon Lionel Ploquin : « Les agents et les chefs de service ont apprécié le service rendu, et les personnels RH ont été satisfaits de l'enrichissement de leurs missions. »