Les salariés, des plus jeunes aux plus âgés, constituent un réservoir de main-d'oeuvre en cas de croissance... et un dévidoir en cas de récession. Mais, pour des raisons démographiques évidentes, cette situation doit changer.

Selon une étude de la Cegos, réalisée en 2004 auprès de 300 DRH et de cadres, seulement 3 entreprises sur 10 ont évalué l'impact économique des départs à la retraite après 2006. Seules 50 % d'entre elles se sont préoccupées du transfert des compétences et moins d'un tiers savent qui va remplacer ces départs.

Pour en finir avec cette passivité aux conséquences potentiellement désastreuses, il faut, à terme, parvenir à faire que l'âge ne soit plus un facteur d'identité au sein de l'entreprise. Pour atteindre ce résultat, il faut cependant commencer par mieux mettre en lumière notre représentation des âges afin d'analyser les ressorts de la gestion des âges et de pouvoir proposer des mesures qui permettront de réintégrer tant les juniors que les seniors.

A partir de l'analyse des enjeux démographiques et sociologiques du vieillissement de la population, Eléonore Marbot propose des pistes d'action pour réintégrer tous les âges au travail en maintenant l'équilibre générationnel.

Une tache qui passe par la revisitation des présupposés sur les juniors et les seniors, et qui recensent les politiques RH permettant d'allonger la vie professionnelle à ses deux extrémités.

Eléonore Marbot est maître de conférence au Cnam en gestion des ressources humaines. Elle est aussi formatrice et intervenante à l'Essec sur la gestion des carrières et l'évaluation.