J'aime travailler
Une petite entreprise est rachetée par une multinationale : les salariés les plus fragiles, jugés insuffisamment productifs, sont la proie idéale de la direction, qui enclenche un processus de harcèlement pour les pousser vers la sortie à moindres frais. Cette fois, c'est l'histoire d'Anna, mère célibataire, employée du service comptable d'une entreprise romaine. Pourtant appréciée de tous pour sa compétence et son humeur égale, elle devient rapidement la cible d'humiliations répétées de la part de ses supérieurs, et subit le comportement malveillant de ses collègues. Elle est assignée à des tâches idiotes ou impossibles à accomplir jusqu'à se retrouver un jour «contrôleuse de la photocopieuse»... La cinéaste Francesca Comencini signe ici un film parfaitement équilibré entre portrait intimiste et discours engagé - mais très éloigné de tout manichéisme. Le tournage, réalisé caméra à l'épaule, a permis la construction d'une oeuvre profondément réaliste. D'autant que la majorité des acteurs sont des non-professionnels. Signalons que la réalisatrice disposait d'un atout pour maîtriser son sujet : elle est l'auteur d'un documentaire sur le harcèlement moral pour le compte du syndicat transalpin CGIL.
En salles depuis le 9 mars.
Le monde change
Plongée dans l'ambiance d'un cabinet-conseil international. Avec Vincent Petitet, un ancien salarié d'Arthur Andersen, qui a réalisé une thèse de sociologie sur «la domestication des esprits», d'après les impressions qu'il a notées pendant trois ans à la fin de ses journées de travail. Thèse qu'il a soutenue à l'Ecole normale supérieure de Lyon à l'automne dernier, et qui paraîtra prochainement sous forme de roman. Une ex-salariée du groupe participe aussi à l'émission.
RFI, le 18 mars à 12 h 10.
