La mondialisation a conduit à la montée en puissance d'entreprises multinationales qui cherchent à façonner un nouvel ordre social mondial répondant à leurs besoins.

La responsabilité sociale des entreprises, dont on nous rebat les oreilles, tend, parfois, à n'être qu'un pieux alibi pour un libéralisme à tout crin. Si les enjeux de la RSE ne se résument cependant pas à une vaste manipulation, il importe d'être vigilants sur les implications de ce concept flou au double niveau du consommateur et des salariés.

Après avoir rappelé les choix opérés en la matière par le mouvement syndical, les auteurs tentent d'aller au-delà de cette réflexion en insistant, notamment, sur la nécessaire mutation des acteurs sociaux eux-mêmes (syndicats, associations et ONG) et des rapports qu'ils entretiennent entre eux et avec l'ensemble des citoyens. La conviction des auteurs est que les associations et les groupes militants n'ont rien à gagner en ignorant le débat ou en le traitant en objet secondaire. C'est au travers de leur capacité à s'interroger sur des propositions alternatives en matière de normes sociales, de moyens d'évaluation, de procédures efficaces de contrôle, de nouvelles régulations, mais aussi de mesures d'incitation qu'ils peuvent contribuer à faire évoluer la société toute entière, de la logique de la poudre aux yeux à celle d'une réelle prise en compte des enjeux sociaux.

Michèle Descolonges est sociologue associée au laboratoire Travail et mobilité (université Nanterre-Paris-10).

Bernard Saincy est responsable national des cadres et techniciens CGT et responsable de l'association Science technologie, société.