E & C : BearingPoint, société de conseil en management et d'intégration de systèmes, publie un livre blanc* sur les centres de services partagés, intitulé «Les organisations SG & A de 1992 à 2012. Services partagés, externalisation, délocalisations : ce que les entreprises ont fait, ce qu'elles pensent faire». Comment a-t-il été réalisé ?
J.-M. F. : Le livre blanc se fonde, tout d'abord, sur notre observation de dizaines de shared values ou centres de services partagés (CSP), engagée depuis le début des années 1990, que nous avons complétée par les résultats d'une enquête qualitative menée, au deuxième semestre 2004, auprès de groupes européens. A l'arrivée, ce livre blanc retrace l'historique des CSP et décrit les processus, les difficultés majeures rencontrées lors de leur mise en place, ainsi que les résultats attendus et ceux finalement enregistrés. Il aborde également les enjeux de la localisation. Si, par le passé, les entreprises localisaient leur CSP en national, aujourd'hui, elles évoquent dans l'enquête, en tête, les pays de l'Est, puis les pays offshore, comme la Chine ou l'Inde.
E & C : Quelles sont les grandes tendances qui se dégagent pour les prochaines années ?
J.-M. F. : D'une façon générale, nous tendons vers davantage de centralisation avec la création de centres internes européens ou mondiaux pour des processus à plus grande valeur ajoutée et vers un recours accru à l'externalisation ou à la sous-traitance pour des processus dits «transactionnels», comme la paie ou la comptabilité. Autre enseignement : les entreprises de notre panel considèrent que les contrôles envisagés par les gouvernements pour limiter les délocalisations auront peu d'influence ; seulement 5 % croient en leur efficacité. Pour renoncer aux attraits financiers de la délocalisation, les entreprises estiment qu'il faudrait des compensations particulièrement significatives !
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