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L'Anact récompense cinq entreprises

L'actualité | L'événement | publié le : 17.05.2005 | Jean-François Rio

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L'Anact récompense cinq entreprises

Crédit photo Jean-François Rio

Dans le cadre de la Semaine de la qualité de vie au travail, l'Anact a attribué ses Trophées, le 10 mai, à cinq entreprises. Des exemples qui prouvent que la dégradation des conditions de travail, la progression des maladies professionnelles et des accidents du travail ne sont pas une fatalité.

Une centaine de manifestations organisées dans toute la France, un colloque national sur le thème de la désindustrialisation, un sondage CSA sur les compétences, la formation et la qualité de vie au travail et, en point d'orgue, la remise, le 10 mai dernier, à Lyon, des Trophées de la qualité de vie au travail. Tel a été le menu de la seconde édition de la Semaine de la qualité de vie au travail, un événement mis sur pied par le réseau Anact (Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail), qui s'est achevée le 13 mai.

Conçus pour mettre en exergue de bonnes pratiques d'entreprise et en favoriser la diffusion, les Trophées de la qualité de vie au travail ont, cette année, été décernés - parmi cinquante dossiers de candidature - aux sociétés Matra Electronique (catégorie santé-sécurité), Scapa France (catégorie gestion des compétences), Triskel (catégorie organisation), Saunier Duval (catégorie gestion des âges), et à la maison de retraite varoise l'Aubier de Cybele, qui a décroché le prix spécial du jury pour sa politique globale engagée en faveur de l'amélioration des conditions de travail de ses 53 salariés et de la qualité de vie de ses résidents.

Mesures vertueuses

Situé à Fréjus, cet établissement médicalisé est un concentré de mesures vertueuses. Le bien-être du personnel, des résidents et des intervenants extérieurs a été, ainsi, pris en compte dès la conception architecturale du bâtiment, favorisant la transparence des lieux, la communication entre les équipes, tout en limitant les déplacements et les manipulations pour les salariés.

Programme de formation

A cette réflexion sur la configuration des locaux et leur accessibilité, se sont greffés des programmes de formation, une prise en compte du stress, ainsi qu'une gestion partagée entre la direction et les salariés de l'organisation du travail. Résultat : l'Aubier de Cybele enregistre un très faible taux d'absentéisme et ne connaît pas de turn-over.

Alors que la question du maintien dans l'emploi des seniors agite DRH et partenaires sociaux, la PME nantaise Saunier Duval (600 salariés), spécialisée dans la fabrication d'appareils de chauffage à gaz, s'est employée à répondre de façon pragmatique aux attentes d'une population vieillissante, soumise - pour certains salariés - à des restrictions d'aptitude, mais souhaitant évoluer dans l'entreprise. Au programme : le lancement, en 2004, d'un projet pluridisciplinaire mettant l'accent sur la mobilité, la polyvalence et l'ergonomie des postes. Une politique qui a porté ses fruits : le nombre de postes «doux» est passé, après intervention de l'ergonome, de 58, fin 2003, à 82, fin 2004 ; 14 personnes ont bénéficié d'une évolution.

Préserver ses salariés de tout risque de maladie professionnelle liée à l'emploi de produits classés CMR (cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques), c'est le pari ambitieux que s'est fixé le site de Matra Electronique dans l'Oise (378 salariés). Pour y parvenir, l'entreprise s'est appuyée sur une méthode d'évaluation et de hiérarchisation des risques professionnels et environnementaux.

Elaboré en partenariat avec la Cram et la médecine du travail, le plan d'action qui a suivi s'est, notamment, soldé par la mise en place de protections individuelles et collectives, de formations à l'évaluation des risques, ou encore par l'établissement de fiches de données de sécurité. Matra Electronique ne s'arrête pas là puisque le projet s'inscrit dans un cadre pluriannuel jusqu'en 2009, comportant, entre autres objectifs, l'élimination de tout produit classé CMR et l'obtention de la certification Ohsas 18 001 (système de management santé-sécurité).

Répertoire des métiers

A Valence, la DRH de Scapa France (250 salariés), filiale d'un groupe anglais spécialisé dans la production et la vente de rubans adhésifs, entreprend, fin 2002, de repérer ses meilleures pratiques d'organisation, de production et de gestion pour élaborer un répertoire des métiers. Objectif poursuivi : aboutir à une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences. Des entretiens individuels et la constitution de groupes de travail permettent de cartographier les compétences et de mesurer les écarts entre travail prescrit et travail réel.

Cette analyse débouche, dans un premier temps, sur une harmonisation des classifications sur les différents sites, avant qu'un accord d'entreprise ne soit conclu sur les nouvelles classifications et les grilles de rémunération.

Associer les salariés

Autre entreprise primée : Triskel, une PME de salaisons de 135 salariés. Dans cette société lorientaise, c'est le CHSCT qui est à l'origine, en 2003, d'un plan d'amélioration des conditions de travail. Concocté avec le soutien de la Cram, de la médecine du travail et de l'Aract Bretagne, celui-ci décline des actions portant à la fois sur le contenu du travail (limitation des opérations manuelles de préparation des produits), l'organisation des espaces et sur les moyens de production, avec le souci permanent d'associer les salariés concernés.

Salaires et conditions de travail en tête des préoccupations

Loin devant les possibilités de temps libre (16 %) ou même l'intérêt du métier (40 %), ce sont les thèmes de la rémunération (59 %) et des conditions de travail (51 %) qui arrivent en tête des préoccupations des salariés, selon les résultats du sondage CSA réalisé pour l'Anact, Liaisons sociales Magazine et France-Info.

Satisfaits de l'autonomie et des responsabilités qui leur sont confiées (84 %) et de la reconnaissance de leur expérience professionnelle (64 %), les salariés du secteur privé se montrent, en revanche, moins enthousiastes sur leurs possibilités d'évolution professionnelle (54 % de satisfaits).

Alors que 53 % des sondés déclarent avoir fait le deuil d'une évolution dans leur entreprise, 59 % envisagent de changer de métier à l'extérieur ou dans leur entreprise.

Reste que 67 % des personnes interrogées n'ont suivi aucune formation depuis trois ans.

Auteur

  • Jean-François Rio