Tout a commencé avec la réserve citoyenne de l'armée de terre (région terre Ile-de-France), qui a décidé de s'engager avec des entreprises pour les jeunes des quartiers défavorisés. L'opération «105 permis pour 2005» consiste à offrir à une centaine de jeunes la possibilité de passer leur permis de conduire et de décrocher, dans la foulée, un emploi.
En toute logique, La Poste, comptant dans ses rangs plusieurs réservistes, s'est proposée de devenir partenaire, aux côtés d'entreprises comme Plastic Omnium, Uniprotect ou Sodexo. « Nous avons décidé de suivre, au total, 80 jeunes ; 50 d'entre eux seront recrutés en tant que facteurs et 30 en tant qu'opérateurs de livraison colis. Des postes auxquels ils n'auraient pu postuler sans permis VL, détaille Dominique Blanchecotte, directrice de cabinet du président et du directeur général et réserviste. En échange, nous leur demandons de s'engager à adopter un comportement exemplaire dans leur milieu de vie. » Autrement dit : au sein de l'entreprise et du quartier dans lequel ils habitent. « Nous ne voulons pas de Dr Jekill et mister Hyde. Nous recherchons des personnes avec une éthique de vie et des valeurs citoyennes », signale Dominique Blanchecotte.
Pour cela, l'armée de terre veille au grain. C'est elle qui anime l'ensemble de l'opération et qui encadre les jeunes au quotidien. A savoir, lors de l'apprentissage du code de la route et de la conduite, confié à une auto-école située à proximité de leur domicile ; lors d'une action citoyenne, réalisée au profit d'une collectivité locale ou d'une association, et lors d'une journée de préparation militaire, prévue pendant l'été. A la rentrée prochaine, les premières jeunes recrues arriveront à La Poste. Mais, avant de revêtir la casquette de facteur, ils devront prêter serment, comme tout nouvel embauché, et jurer loyauté et probité. « Pendant toute la première année, ces jeunes vont être suivis par un salarié-tuteur qui va les accompagner dans l'entreprise. Pour Dominique Blanchecotte, «105 permis pour 2005» n'est pas un gadget : « Notre volonté n'est pas simplement de faire un chèque et de leur payer un permis. C'est une véritable démarche d'engagement réciproque avec un accompagnement visant à donner à ces jeunes toutes les chances d'occuper un emploi durablement. »
