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Les Pratiques

Multiplication des échanges sur la prévention des TMS

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 04.10.2005 | Violette Queuniet

Grâce à leur participation à un «club d'entreprises TMS» (troubles musculo-squelettiques), des entreprises des Pays de la Loire ont transféré les bonnes pratiques observées chez chacune d'elles.

Depuis 2000, des «clubs d'entreprises TMS», réunissant des entreprises aux fins d'échanger réflexions et pratiques, sont lancés par les Aract (Action régionale pour l'amélioration des conditions de travail) dans plusieurs régions (lire encadré) et animés par un chargé de mission de l'association. Dans les Pays de la Loire, le club TMS est né fin 2003 d'un constat résumé par Frédéric Doreau, directeur adjoint de l'Aract : « Cela fait quinze ans que nous travaillons sur la prévention des troubles musculo-squelettiques, que nous y consacrons de nombreuses ressources, et pourtant, peu d'entreprises observent une baisse des déclarations. La création d'un club correspond au choix de varier nos modes d'action. A côté de nos interventions en entreprises - diagnostics courts ou interventions lourdes -, le club est un autre moyen de favoriser la prévention durable des TMS en confrontant les pratiques et en créant une sorte d'émulation entre les entreprises. »

Sensibiliser les décideurs

Le club réunit 14 entreprises déjà bien sensibilisées à la problématique des TMS. L'industrie domine avec des sociétés comme Cougnaud (ouvertures en PVC), Saunier-Duval (chaudières), Scania Production (assemblage de camions), Pechiney Aviatube (produits en alliage d'aluminium), deux entreprises du groupe Trelleborg fabriquant des pièces pour l'automobile. Le club compte aussi deux entreprises de l'agroalimentaire et une de nettoyage de bureaux, Renosol Atlantique. Autre spécificité : les membres du club, essentiellement des responsables RH et des directeurs d'unité ou de site, sont décisionnaires. « La prévention des TMS ne se fait pas sur le court terme. Elle doit s'intégrer dans les orientations stratégiques de l'entreprise. Le seul moyen de mettre en place une prévention durable, c'est de sensibiliser les décideurs », observe Elisabeth Tayar, chargée de mission à l'Aract Pays de la Loire et animatrice du club.

Un aspect concret appréciable

Après vingt mois d'activité, les entreprises apprécient l'aspect concret du club. Les TMS ne sont pas abordées en tant que telles, mais à partir d'une thématique précise : l'association des salariés à la prévention ; l'organisation du travail ; le temps de travail ; l'ergonomie de conception ; la gestion des âges, etc. La plupart sont illustrées d'une visite d'entreprise, moment très apprécié des membres. C'est là que s'observent les pratiques des uns et des autres et que se glanent les bonnes idées. Une visite chez Saunier-Duval a convaincu François Belloncle, responsable de l'unité de production de PCM Pompes (fabrication de pompes d'extraction), d'intégrer l'approche TMS dans l'amélioration des postes de travail : « Nous devons investir dans un mandrin : il sera actionné par une commande pneumatique au lieu d'une clé, pour limiter les efforts de l'opérateur. Désormais, l'approche TMS entre dans nos critères de choix de matériel. »

Toute bonne pratique, même modeste, intéresse les entreprises. Chez Scania, les «relais-sécurité», employés chargés des opérations de premiers secours, sont bien identifiés grâce à une tenue de couleur verte. L'idée a fait des émules chez certains membres du club. Dans une entreprise de l'agroalimentaire, la visite de reprise après un congé dû à une maladie professionnelle est systématique et formalisée avec le médecin du travail. Là encore, d'autres entreprises l'ont mise en oeuvre. « Ce qui nous intéresse, dans ce club, c'est de voir ce qui se passe à l'extérieur pour améliorer nos propres outils », résume Sébastien Conte, responsable RH chez Saunier-Duval.

Constitution d'une boîte à outils

Les avis d'experts ont aussi leur place dans cette structure. Un consultant a, ainsi, fait un exposé sur les coûts cachés des TMS qui a permis aux membres du club représentant Saunier-Duval de justifier des demandes d'investissement dans des aménagements de postes. Nouveauté depuis la rentrée : chaque thématique fera l'objet d'une fiche «points de repère». « Nous nous constituons notre boîte à outils dans laquelle chacun pourra puiser en fonction de ses contraintes ou de ses souhaits », conclut Sébastien Conte.

Les six clubs TMS

Le premier club TMS, créé en Lorraine en 2000, a fait, depuis, des émules. Six clubs sont aujourd'hui en activité :

- Bretagne

02 23 44 01 44.

- Centre

02 38 42 20 60.

- Lorraine

03 87 75 18 57.

- Normandie

02 32 81 56 40.

- Pays de la Loire

02 41 73 00 22.

- Poitou-Charentes

05 49 52 25 78.

A savoir : dans d'autres régions, des clubs sont en cours de réflexion ou de démarrage. Se renseigner auprès de l'Aract locale*.

* Liste sur le site de l'Anact <www.anact.fr>

Auteur

  • Violette Queuniet