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HP veut sauver l'emploi en renégociant l'ARTT

L'actualité | publié le : 18.10.2005 | Véronique Vigne-Lepage

Patrick Starck, Pdg de Hewlett-Packard France, souhaite une renégociation de l'accord sur les 35 heures dans l'entreprise, parallèlement à la négociation du plan social.

Après trois semaines d'arrêt des négociations autour du plan social, Patrick Starck, Pdg de Hewlett-Packard France, vient d'abattre une carte en dénonçant l'accord d'ARTT d'entreprise. Celui-ci prévoyait 206 jours travaillés par an, contre 217 dans l'accord de branche (métallurgie). Selon lui, le renégocier permettra de réduire le nombre de licenciements sur les 1 240 suppressions de poste annoncées : « Il serait dommage de faire partir certains collaborateurs alors qu'on pourrait leur proposer d'autres postes créés grâce à l'apport de compétitivité induit... D'autant que ces créations se chiffreraient plus qu'en dizaines... »

Refus de l'accord de méthode

Patrick Starck a lancé ce débat les 12 et 13 octobre à Lyon, puis sur le site HP de L'Isle-d'Abeau (38), lors d'une visite, qualifiée de routine. Face à lui, les salariés du site isérois ont « pris la parole de manière très dure, parfois même à la limite de la correction, alors que ce n'est pas leur habitude, rapporte Didier Pasquini, délégué syndical CFE-CGC et représentant de l'intersyndicale. Cela s'explique : la façon de manager cette entreprise a beaucoup changé. Aujourd'hui, on en est quasiment au divorce : salariés et direction se parlent par presse interposée » !

Bien que Patrick Starck assure être « dans le même esprit «social» que lors de la restructuration issue de la fusion avec Compaq, en 2003 », le dialogue s'est bloqué le 23 septembre dernier. Les syndicats ont alors refusé l'accord de méthode proposé par la direction. « Ils me demandent de m'engager à maintenir les suppressions de poste en deçà de 15 % de l'effectif, comme dans les autres pays européens, rapporte Patrick Starck. Mais négocier autour de ce ratio serait de mauvaise foi, car je ne pourrai pas le tenir. »

Explorer d'autres pistes

Pour Didier Pasquini, « il ne s'agit pas de faire des 15 % un préalable, mais un objectif partagé. Pour l'atteindre, nous sommes prêts à envisager la renégociation de l'accord d'ARTT si cela est nécessaire... d'autant que la CFE-CGC n'était pas signataire. Cependant, d'autres solutions doivent aussi être étudiées, comme la création de nouvelles activités. Il faut réinvestir en recherche et développement ».

La direction estime plutôt que « seul un dialogue social rapide permettra d'optimiser le plan de restructuration pour la France ». Ainsi, l'accord de méthode détaillait déjà le calendrier de départs, ce qui a heurté les syndicats. Le nombre de suppressions d'emploi par site est également déjà évalué (mais reste secret), celles-ci portant principalement sur les fonctions supports (informatique, RH, finance). Quant à l'économie attendue, elle est aussi chiffrée : dès l'exercice 2006, HP prévoit d'économiser environ un milliard de dollars, et près de deux milliards en 2007.

Auteur

  • Véronique Vigne-Lepage