Apartir de janvier prochain, l'ANPE devra recevoir les demandeurs d'emploi mensuellement, dès leur quatrième mois d'inscription, au lieu d'une fois tous les six mois. Elle s'y prépare. Une première vague de 1 355 personnes (1 200 conseillers, rémunérés 1 175 euros net hors primes et 155 animateurs d'équipe, 1 564 euros) vont être embauchées fin 2005. « Nous pensons autant au recrutement qu'aux conditions d'intégration, c'est pourquoi nous recrutons en plusieurs fois, explique Hubert Peurichard, directeur général adjoint chargé des ressources humaines. »

Pour attirer les candidats, l'ANPE a lancé une campagne de presse. Et elle a demandé à ses conseillers de mobiliser les demandeurs d'emploi du secteur social. Ils ont informé de cette opportunité ceux qui avaient une pratique de conseiller en mission locale, ou dans un service emploi d'une commune ou dans un centre d'action sociale, ou encore une expérience d'employé d'agence d'intérim.

Le recrutement se fait sur concours. En 2005, il se déroulera fin novembre. 70 000 dossiers ont été déposés. Première épreuve : un QCM qui porte sur des questions de culture générale et des éléments socio-économiques. Exemple : qu'exprime le taux d'activité d'une population ? Deuxième épreuve : à partir d'un dossier qui place le candidat dans une situation professionnelle simulée, celui-ci doit proposer par écrit des solutions. S'il réussit, il est admis à l'oral. Une heure comportant une mise en situation et une étude des motivations. « Les capacités qui sont testées sont les aptitudes relationnelles et commerciales, indique Hubert Peurichard, la facilité à passer d'une tâche à l'autre, la résistance au stress. »

Qui réussit le mieux au concours ? En général, des bac + 2 des filières sciences humaines, droit, AES, et des BTS force de vente. Et les candidats de moins de 35 ans. « Le QCM élimine 70 % à 80 % des candidats », explique un examinateur.

La formation des candidats retenus est déterminante. « La période de stage durera six mois, affirme Hubert Peurichard, dont deux mois intensifs dans nos centres. Ensuite, les stagiaires apprendront en situation de travail, supervisés par un tuteur, et auront encore des modules en centre. » C'est trop peu, jugent les syndicats. « Le critère, estime Noël Daucé, secrétaire général du SNU-ANPE, c'est que les nouveaux soient opérationnels dès janvier. Ils auront juste eu le temps d'être formés à la réception des chômeurs mais pas au volet psychologique, ni à la connaissance de l'entreprise et au droit du travail. » Le SNU-ANPE et FO-ANPE critiquent aussi la trop faible ampleur du recrutement. « Il faudrait recruter 7 500 agents », estime Loïc Barboux, secrétaire général de FO-ANPE.