En dépit d'une progression du nombre de diplômés, l'échec scolaire perdure et ses conséquences sont dramatiques pour les intéressés. Quitter l'école sans qualification aujourd'hui laisse plus démuni pour entrer dans la vie active que ce n'était le cas dans les années 1960. Après plusieurs années de chômage de masse, les parcours d'emploi et les conditions financières des jeunes non qualifiés sont sensiblement fragilisés, accentuant les risques de précarité, voire d'exclusion sociale.

Dans la concurrence pour l'emploi, les plus diplômés tirent davantage leur épingle du jeu, bien que subissant un déclassement entre leur niveau de formation initiale et l'emploi qu'ils occupent. La société européenne ne peut se permettre de considérer que 20 % à 30 % de la population n'est pas apte à s'intégrer dans une société de la connaissance. C'est inacceptable en termes de compétitivité, puisque l'humain constitue l'essentiel de la ressource en Europe, et c'est, évidemment, inacceptable sur le plan humain.

Une équipe de chercheurs à l'Ires (Institut de recherches économiques et sociales) se pose la question de savoir qui sont ces jeunes, quel est leur environnement social et familial et pourquoi la formation et l'insertion en France demeurent si problématiques. Une comparaison avec les autres systèmes éducatifs et les marchés de l'emploi européens leur permet de cerner les spécificités françaises.