Promouvoir les minorités au sein du monde professionnel ? Pour VediorBis, il ne s'agit pas uniquement d'un engagement de principe. Car, si l'entreprise a signé la charte de la diversité, en octobre 2004, ce combat repose sur plusieurs pratiques concrètes.

Dès 2000, le groupe de travail temporaire s'est mobilisé pour l'emploi des personnes handicapées, en signant une convention avec l'Agepiph comportant une batterie d'objectifs : reclasser les intérimaires accidentés du travail, sensibiliser les permanents de la société sur la problématique du handicap, faciliter l'insertion durable de ces salariés.

La signature de ce premier texte a été suivie par la création de la coordination nationale travailleurs handicapés, une cellule de trois personnes qui planche sur le sujet, au sein de la DRH du groupe. Une façon de répondre au premier engagement de la charte : la sensibilisation des dirigeants et des collaborateurs aux enjeux de la non-discrimination et de la diversité afin qu'ils puissent décliner ces principes à tous les niveaux de l'entreprise et vis-à-vis des clients. Résultat ? « Aujourd'hui, le groupe délègue annuellement plus de 3 000 travailleurs handicapés auprès de 3 600 entreprises », assure Yves Desjacques, directeur général délégué en charge des RH. »

L'entreprise a franchi un pas supplémentaire, en 2004, en s'engageant sur l'égalité professionnelle et la parité hommes/femmes : 70 % des salariés du groupe sont des femmes. L'accord salarial, conclu cette année-là, avec la CFDT, la CFTC et la CGT/FO, est ferme : il prévoit que tout manager veille à la parité, notamment à travers l'attribution des mesures individuelles d'augmentation.

Autre action phare réalisée : celle de la promotion pour l'égalité des chances. Refusant la discrimination positive et le CV anonyme, VediorBis a décidé d'être présent sur le terrain de l'insertion professionnelle des publics très éloignés de l'emploi.

C'est, par exemple, l'objectif avoué de l'opération «Mission compétence» à destination des jeunes diplômés (bac + 2 et plus), victimes de discrimination à l'embauche. Vingt jeunes ont été accompagnés, en octobre dernier, vers l'emploi durable, à travers un parcours alternant formation complémentaire, coaching individualisé et mise en situation personnalisée en entreprise.

Le groupe a également co-organisé, avec le ministère de l'Intérieur, en mars 2005, la première Semaine sécurité et citoyenneté. But recherché : promouvoir auprès de 500 jeunes, âgés de 18 à 25 ans, la diversité dans les métiers de la sécurité publique et privée (gardien de la paix, cadet de la République, policier...), à l'occasion d'un stage découverte d'une semaine en école de police à Paris, Rouen, Nîmes, Toulouse, Lyon, Lille, Montbéliard et Draveil. Une nouvelle édition sera lancée en février prochain. Autant d'opérations qui permettent d'affirmer que de nombreux articles de la charte de la diversité connaissent une application concrète dans l'entreprise.

Pour autant, il sera plus difficile, pour le groupe, d'affirmer sa politique d'intégration des minorités issues de l'immigration. L'application du troisième principe de la charte, à savoir «chercher à refléter la diversité de la société française et notamment sa diversité culturelle et ethnique dans notre effectif», pose davantage de problèmes. « Notre entreprise refuse tout comptage ethnique. Une méthode pourrait consister à proposer des questionnaires anonymes à nos salariés pour connaître leur lieu de naissance, ceux de leurs parents ou de leurs grands-parents », poursuit Yves Desjacques. Le hic ? « En France, nous n'avons pas une vision claire de ce que nous voulons mesurer. »

L'entreprise peut, toutefois, mettre à son actif le Trophée 2004 de la diversité culturelle en entreprise, décerné par le Fasild (Fonds d'action et de soutien pour l'intégration et la lutte contre les discriminations), dans le cadre de la quatrième édition de la convention France-Maghreb. Plus qu'un symbole, une preuve tangible !

> Effectifs permanents : 4200 salariés.

> Nombre d'intérimaires : 400 000.

> Chiffre d'affaires : 2,859 milliards d'euros.