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Les Pratiques

Le métro de Londres perturbé par les 35 heures

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 17.01.2006 | Stéphanie Salti, à Londres

Grève et menace de grève sur le métro de Londres : après leur accord RTT, direction et syndicats ne s'entendent pas sur l'organisation de cette réduction, et la question des nouveaux tableaux de service n'est toujours pas réglée.

Les négociations de dernière minute, menées le 6 janvier entre le syndicat britannique des transports RMT (Rail Maritime and Transport Union) et London Underground (LU), l'opérateur public du métro de Londres, n'ont finalement pas abouti. Une nouvelle grève, la deuxième en quinze jours, a eu lieu les 8 et 9 janvier. D'ores et déjà, le RMT, qui représente 4 000 des 6 000 salariés du métro londonien, menace de reconduire le mouvement à partir de la fin janvier si un accord n'est pas trouvé. Au centre des litiges : les nouveaux tableaux de service que veut mettre en place la direction à partir du 5 février prochain ; cette nouvelle réorganisation s'insérant dans le cadre d'un accord RTT à 35 heures signé, il y a un an, par les deux parties.

Moins de personnel dans les stations

Le RMT accuse la direction de LU de profiter de cette réorganisation pour réduire le personnel dans les stations, une initiative qui constituerait, selon le syndicat, « une menace pour la sécurité dans les stations et présenterait une difficulté accrue à répondre aux situations d'urgence ». A plusieurs reprises, le RMT a d'ailleurs souligné que ces nouveaux tableaux de service ne faisaient pas partie de l'accord conclu par les deux parties.

Des accusations que London Underground dément point par point : « Il n'y aura pas de suppressions d'emploi suite à l'accord passé. L'objectif est de redistribuer les employés aux portillons et de les rendre plus visibles. Une diminution d'un million de transactions en raison de l'introduction des cartes Oyster (NDLR : cartes magnétiques utilisées aux portillons des métros) a permis de libérer des salariés, rendant possible cette nouvelle réorganisation. Leurs heures passées effectivement dans les stations de métro vont ainsi croître à l'inverse du temps passé aux guichets », selon un porte-parole de London Underground.

Accord voté en 2004

Voté à la veille de Noël, en 2004, cet accord avait permis aux contrôleurs et aux personnels du métro d'obtenir une réduction du temps de travail à 35 heures à partir du mois de juillet dernier. Cet accord s'accompagnait d'une augmentation de salaire, portant les rémunérations à £ 31 450 annuelles pour un aiguilleur (46 000 euros) et à £ 44 000 pour les contrôleurs de ligne expérimentés (64 000 euros), d'ici à 2007. Parmi les clauses, l'accord stipulait aussi l'engagement de travailler la nuit jusqu'à trois fois par an. Un premier mouvement de 24 heures, à l'occasion du nouvel an, avait conduit à la fermeture d'une trentaine de stations sur les 275 que compte Londres, sans causer d'énormes problèmes aux usagers. D'autres mouvements risquent cependant de suivre.

Auteur

  • Stéphanie Salti, à Londres