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La PME Bimp offre le sevrage tabagique

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 28.02.2006 | Florence Roux

La société lyonnaise Bimp, 45 salariés, a mis en place un plan anti-tabac avec financement du sevrage tabagique pour les fumeurs volontaires.

«La moitié des salariés fumaient. Ça sentait le tabac froid. C'était désagréable vis-à-vis des clients et mauvais pour la santé des fumeurs... » Trois ans après l'instauration de mesures de restriction du tabagisme, Roland Chassing, Pdg de Bimp, une société de distribution de matériel informatique, s'est rendu compte de leur effet limité... Les zones fumeurs ? Elles étaient réduites à des mouchoirs de poche, et les salariés fumaient sur les paliers et dans les couloirs. Interdiction de fumer la journée ? Après le départ des non-fumeurs, les salariés fumaient le soir. Restait une solution : bannir le tabac du bâtiment. Ce fut chose faite en octobre dernier.

Inciter et aider à arrêter

Pour accompagner cette mesure, le dirigeant a proposé aux 21 fumeurs de financer leur sevrage tabagique et de bénéficier du soutien d'un médecin. « Quitte à interdire, il était préférable d'inciter et d'aider les salariés », explique Roland Chassing, qui en a lui-même profité pour arrêter. « D'autant que je n'avais pas envie que tous les accros perdent un quart d'heure chaque fois qu'ils sortent se griller une cigarette ! Alors, j'ai demandé à un ami généraliste de m'aider à construire un plan d'action. »

Deux réunions d'information ont été organisées pour tous les fumeurs, en présence du Pdg et du médecin, avec présentation des méthodes de sevrage et du contrat proposé : l'entreprise finance le sevrage du volontaire sur trois ou quatre mois (période habituellement nécessaire), en contrepartie, le salarié s'engage à ne pas refumer, au risque d'avoir à rembourser le traitement, intégralement si c'est dans l'année, à hauteur de 50 % s'il rechute dans les deux ans. Le pacte comprend aussi un volet accompagnement : visite médicale initiale avec examens, conseils et prescription d'un mode de sevrage (par patch, 55 euros par mois) et, le cas échéant, de compléments alimentaires.

Peu de subventions

La PME lyonnaise (10 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2005), a investi entre 3 000 et 3 500 euros dans l'opération, dont environ 800 euros ont été financés par Malakoff, la mutuelle de l'entreprise. Roland Chassing s'étonne du manque de propositions de l'assurance maladie et des mutuelles qu'il a contactées : « On a l'impression que les fumeurs ne gênent personne, que des actions pour aider des alcooliques, par exemple, recueilleraient plus facilement des subventions. »

Pour l'instant, 13 personnes sont déjà engagées dans un sevrage. « Pas facile, reconnaît Romain Jarry, commercial et ex-gros fumeur. En signant le contrat, j'étais très motivé par l'idée d'arrêter au travail. J'ai eu trois séances de conseil avec un médecin. Je reçois une boîte de patchs par mois et de la vitamine C. Actuellement, j'en suis à quelques cigarettes. Il faut vraiment que j'arrête dans l'année. »

Auteur

  • Florence Roux