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Les Pratiques

Rolls-Royce remet les absents au travail

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 28.02.2006 | Stéphanie Salti, à Londres

En Grande-Bretagne, le fabricant automobile Rolls-Royce est parvenu à réaliser plus de 10 millions de livres d'économies annuelles grâce à un dispositif de prévention et de gestion des absences, mis en place depuis 1999.

Rolls-Royce veut des salariés présents et s'en donne les moyens. En 1999, le constructeur automobile, qui emploie près de 12 000 personnes au siège de Derby, en Grande-Bretagne, avait enregistré un total de 191 000 journées d'absence liées à la maladie, avec un niveau d'absence moyen de 2,9 %. Le stress était à l'origine d'une absence sur cinq. Trois ans plus tard, ce niveau moyen est descendu à 2,4 %, permettant au constructeur de réaliser des économies d'au moins 11 millions de livres annuelles. Et, en 2004, le nombre total de jours d'absence a chuté à 118 925.

Entre les deux, un dispositif de prévention et d'accompagnement a été mis en oeuvre : « Dès 1999, nous avons effectué une étude complète dans les différentes unités opérationnelles au Royaume-Uni sur l'identification des absences, et la manière dont elles étaient répertoriées, commente le Dr Ian T. Lawson, responsable médical du groupe. Puis, nous en avons décliné une politique globale en matière de gestion de la santé (Occupational Health). Elle redéfinit les responsabilités de chaque service en la matière, dont la DRH. Chaque unité opérationnelle a, désormais, des objectifs annuels en matière de réduction de l'absence. »

Un nouveau système informatique a ainsi été créé, dont l'objectif est d'informer en temps réel sur l'identité de la personne malade et la raison de son absence. Le service de santé de l'entreprise, qui compte 40 personnes, est le destinataire de ces informations, puis, avec divers degrés de confidentialité, la DRH et la hiérarchie des services.

Le salarié absent doit prendre contact avec son employeur, au premier jour, pour l'informer des causes de l'absence. Au-delà de quatre semaines, des contacts téléphoniques réguliers ainsi que des visites au domicile du salarié sont organisés par le service de santé. Au retour, ce dernier peut bénéficier d'un accompagnement médical ou d'une réduction temporaire de ses tâches.

Des campagnes d'information

Si les absences sont répertoriées individuellement, leur analyse consolidée permet d'identifier des problèmes par service ou par métier, puis de rechercher des solutions collectives d'amélioration des conditions de travail. C'est pourquoi Ian T. Lawson préfère parler d'un outil de prévention plutôt que de contrôle : « Comprendre la raison des absences nous permet de nous éloigner de notre ancien modèle qui consistait à guérir plutôt qu'à prévenir. »

Le constructeur automobile multiplie, en outre, les campagnes d'information : problèmes de dos, tabac, cancer de la prostate..., et il propose une large offre d'activités physiques. Il prévoit d'ailleurs d'abriter un nouveau gymnase dans un vaste bâtiment flambant neuf.

Auteur

  • Stéphanie Salti, à Londres