Des trous de 18 milliards d'euros en 2020 et de 112 milliards en 2050 : le rapport du Conseil d'orientation des retraites, remis le 30 mars au gouvernement, chiffre ainsi les besoins de financement des régimes de retraites, malgré la réforme Fillon de 2003, qui a allongé la durée de cotisation. Le Conseil, organisme composé de représentants du patronat, des syndicats, de parlementaires et de représentants de l'Etat, a travaillé sur un scénario calé sur la prévision d'une diminution du taux de chômage, ramené à 4,5 % de la population active à partir de 2015, sans modification de la réglementation sur les retraites. C'est-à-dire, notamment, qu'il ne tient pas compte de la mesure, envisagée au moment de la réforme, qui prévoyait un transfert des cotisations chômage vers les cotisations vieillesse. Le COR considère qu'on comptera 91 retraités pour 100 cotisants en 2050, contre 53 retraités pour 100 cotisants en 2003, le départ à la retraite des générations du baby-boom et l'allongement de la durée de vie expliquant ce problème.

Si ce scénario repose sur de très nombreuses hypothèses (croissance, productivité, durée de vie, hausse des salaires), le COR a souligné une nouvelle fois que l'emploi des seniors restait une donnée stratégique. Les politiques des entreprises et l'influence de la réforme Fillon (allongement de la durée de cotisation, surcote/décote) sur le comportement des salariés, et l'allongement de la vie active restent, eux aussi, indéterminés. Le Conseil prévoit un autre volet du rapport en fin d'année pour dégager « les orientations et les grands enjeux à prendre en compte ».