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Les Pratiques

Toyota America s'adapte aux candidats du Sud

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 04.04.2006 | Caroline Talbot, à New York

Toyota est en phase de recrutement accéléré au sud des Etats-Unis. Dans ces Etats, qui ne sont pas acculturés à l'automobile comme ceux du Nord, les candidats sont jeunes et non syndiqués, mais restent à former.

A Detroit, la capitale de l'automobile, General Motors et Ford préparent des suppressions d'emploi massives. Mais, au sud des Etats-Unis, leurs homologues japonais font tourner à fond les usines (lire Entreprise & Carrières n° 797). Toyota Motor Manufacturing of America (14 sites, 38 000 salariés) est en train d'achever la construction d'un établissement à San Antonio (Texas), qui produira, d'ici à la fin de l'année, les utilitaires Tundra ; 2 000 nouveaux emplois sont programmés. L'usine de Baja, en Californie, pour les modèles Tacoma, s'étend aussi. En 2007, les 800 «associés» accueilleront de nouveaux salariés.

2 000 postes offerts

Pour ce faire, la direction de Toyota met en place son propre système d'embauche. « Le pool de travail est totalement différent de celui du Nord, explique Bernard Swiecki, chercheur du CAR (Center for Automotive Research), à Ann Arbor, près de Detroit. Les ouvriers de l'Etat du Michigan baignent dans l'automobile depuis leur plus jeune âge. » Dans le Sud, à la campagne, là ou Toyota s'installe, le constructeur est souvent seul face à une vaste main-d'oeuvre, pas du tout formée pour l'automobile. Pourtant, Toyota San Antonio table sur 75 000 candidats pour les 2 000 postes offerts. Des candidats non syndiqués. « Je ne connais qu'un constructeur japonais à avoir l'UAW (Union Auto Workers), raconte le chercheur du CAR. C'est Mitsubishi, dans son usine de l'Illinois, et c'est à cause de Chrysler qui, au tout début, partageait le site. »

Identifier les meilleurs

L'abondance permet de sélectionner les meilleurs. Toyota suit ainsi un long processus, censé l'aider à identifier « les salariés loyaux, minutieux, capables de travailler en équipe et de suivre les instructions », explique Victor Vanov, porte-parole de Toyota Motor Manufacturing of America. Les intéressés ont d'abord un mini-entretien sur Internet avec les représentants des RH du constructeur. Les présélectionnés sont, ensuite, invités à passer la journée à l'usine pour un entretien avec un interlocuteur unique, des discussions en groupe et des simulations de travail. « Nous regardons la façon dont le candidat résout les problèmes, dont il fonctionne en équipe et propose des corrections. » S'il passe cette étape, le futur salarié s'entretiendra avec un responsable RH et un cadre de la fabrication.

Les heureux élus, estime Bernard Swiecki, « n'ont pas l'expérience de l'automobile. Mais ils sont faciles à former ». Et ils sont plus jeunes que les ouvriers de Detroit. Outre que cette jeunesse réduit les coûts de la retraite, qui plombe beaucoup d'activités industrielles, elle est gage d'adaptabilité, notamment pour apprendre le fameux Toyota Production System.

Auteur

  • Caroline Talbot, à New York