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Enquête

Un début de réponse au chômage des jeunes

Enquête | publié le : 23.05.2006 | Valérie Demon, à Madrid

La réforme du travail visant à réduire la précarité devrait profiter en particulier aux jeunes. Car ce sont eux qui enchaînent le plus souvent les contrats temporaires.

En Espagne, il n'existe pas de politique de l'emploi à destination des jeunes. Seul un contrat de formation existe pour les moins de 21 ans, destiné à ceux qui restent sans qualification. Ce contrat peut durer entre six mois et deux ans et il comporte une partie obligatoire de formation théorique. Mais il fait peu d'émules.

Or, les jeunes espagnols ne sont pas épargnés par le sous-emploi. Près de 19 % d'entre eux sont au chômage, contre environ 9 % de la population active. Qui plus est, lorsqu'ils travaillent, ce sont eux qui enchaînent les contrats précaires. Selon les chiffres d'Eurostat, 65 % des contrats des moins de 25 ans sont temporaires.

La précarité était, d'ailleurs, au coeur des négociations entre patronat et syndicats. Après quatorze mois de discussion, les deux parties ont trouvé un compromis afin de freiner ces enchaînements de contrats. La réforme, qui entrera en vigueur au mois de juillet, obligera, dorénavant, l'employeur à embaucher en CDI les personnes ayant cumulé plus de deux ans de contrats temporaires sur trente mois. L'accord sur cette réforme inclut également une subvention de 800 euros par an pendant trois ans pour toute requalification de contrat temporaire en contrat à durée indéterminée avant la fin 2006.

Catégories «fragiles»

Les jeunes sont plus particulièrement visés, au même titre que les plus de 45 ans et les femmes, les chômeurs de longue durée ou en situation d'exclusion, des catégories considérées comme fragiles. La réforme prévoit, par ailleurs, que les sociétés les embauchant en CDI auront droit à une subvention comprise entre 500 et 3 200 euros par an selon les cas, pendant trois ans au minimum.

Si la situation des jeunes en Espagne n'est pas plus brillante qu'ailleurs en Europe, cette catégorie reste étonnamment calme et ne défile que très rarement dans les rues. Pourtant, les jeunes font majoritairement partie de cette génération de «milleuristes» (ceux qui gagnent 1 000 euros par mois), vivant chez papa et maman ou qui partagent un appartement. Certes, ici, le coussin familial facilite bien des choses, et la flexibilité commerciale des banques aussi. Les prêts, à bas taux d'intérêt, sont facilement accessibles pour les jeunes. Les banques sont, d'ailleurs, nombreuses à développer des contrats spécifiques pour cette catégorie.

espagne

> Taux de chômage des jeunes : 19 %.

> Principale mesure : un contrat de formation pour les moins de 21 ans, destiné aux jeunes sans qualification.

Auteur

  • Valérie Demon, à Madrid