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3 % des salariés demandeurs de formation en 2005, 26 % en 2006 ?

Dossier | publié le : 06.06.2006 | L. G.

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3 % des salariés demandeurs de formation en 2005, 26 % en 2006 ?

Crédit photo L. G.

Environ 3 % des salariés des entreprises interrogées ont fait une demande au titre du DIF en 2005, avance l'étude Cegos. Mais les envies de DIF pour 2006 pourraient surprendre.

Le DIF est-il un flop ? Oui, si l'on considère le seul chiffre de 3 % des salariés ayant fait une demande en 2005. Non, si l'on accorde quelque crédit aux projections réalisées par la Cegos pour 2006.

En 2005, 31 % des entreprises n'ont reçu aucune demande ; 33 % en ont eu de la part de 1 % à 2 % de leurs effectifs, et seulement 11 % d'entre elles ont reçu des demandes de la part de plus de 10 % de leur personnel, affirme l'étude Cegos. En conséquence, en moyenne, 87 % de ces demandes ont été acceptées. Et, dans 80 % des entreprises, elles ont été quasiment toutes acceptées (à 95 %). Autre conséquence, selon la Cegos : « Cela veut dire qu'à ce jour, sur la base d'un droit acquis minimum de 20 heures et maximum de 34 heures en 2005, entre 330 et 560 millions d'heures de formation ont été capitalisées par les salariés français du secteur privé ! » La durée moyenne des DIF acceptés en 2005 s'établit à 23 heures, chiffre assez proche des 20 heures annuelles acquises. Presque la moitié des cas se situant à 20 ou 21 heures.

Pour les DRH, les formations demandées au titre du DIF portaient, en majorité, sur les formations concernant le développement personnel (54 %), puis sur des formations concernant des compétences métiers actuels.

Prévision d'une hausse des demandes

Maintenant, qu'en est-il des tentatives de projection pour 2006 ? 9 % des salariés, estime la Cegos, se seraient déjà exprimés pour 2006, et 30 % d'entre eux déclarent avoir déjà un projet précis qu'ils pourraient formuler dans le cadre du DIF, les jeunes se montrant les plus concernés. « En extrapolant à ceux qui n'ont pas pris leur décision, le taux de demandes de DIF pourrait atteindre, au plus, 26 % du total des salariés en 2006 », prévoit la Cegos.

Quels seraient leurs choix pédagogiques ? Des formations sur des compétences relatives à leur métier habituel (36 %) ; des formations en développement personnel (23 %) ; puis, des formations sur des compétences pour un nouveau métier. Enfin, 18 % seraient intéressés par des formations qualifiantes et diplômantes. Ce choix est plus fort de la part des moins de 30 ans (24 %). La demande des compétences pour de nouveaux métiers émane surtout des salariés âgés de 20 à 40 ans. Et la demande de formation pour le développement personnel apparaît principalement après 50 ans.

Manque de projet précis

Quels arguments avancent les salariés qui ne comptent pas faire de demande de DIF en 2006 ? Tout d'abord, le manque de projet précis (56 %), puis la préférence pour capitaliser des heures (20 %), qui concerne plutôt les hommes, les jeunes et les cadres.

Cependant, 9 % des salariés pensent que leur manager refusera leur demande (plutôt parmi les employés), et 8 % que celle-ci pourrait être mal interprétée (plutôt chez les cadres). Le DIF doit donc, pour certains, franchir le barrage de la crainte.

Il est vrai, d'ailleurs, que seulement 36 % des DRH estiment que les managers encouragent les demandes de DIF présentées par leurs équipes (un peu plus, cependant, dans les entreprises de plus de 500 salariés) ; 37 % des managers seulement joueraient leur rôle de relais entre la direction des ressources humaines et leurs équipes pour la gestion quotidienne du DIF.

E-learning

22 % des entreprises commencent à proposer un catalogue de formations DIF, ces propositions étant, naturellement, plutôt le fait d'établissements importants. Dans 41 % des cas, ces formations incluent, pour une part significative, des modules de e-learning. Les modules en e-learning seul ne sont présents que dans 13 % des offres.

Opca

Côté finances, pour les entreprises appartenant à des branches ayant signé un accord, une prise en charge de la formation du DIF, via le 0,5 % professionnalisation, est prévue dans plus de 80 % des cas. Bilan : pour 68 % des entreprises l'ayant demandé, les actions DIF de 2005 ont été prises en charge par leur Opca.

Formation sur le temps de travail

Quant à la réalisation des DIF de 2005, du point de vue des DRH, elle a plutôt eu lieu pendant le temps de travail (pour 49 % des entreprises), mais, pour 36 % des entreprises, elle se fait plutôt en dehors du temps de travail, 14 % panachant les deux possibilités. En 2004, une majorité de DRH et de responsables formation pensaient que le DIF se réaliserait «en dehors du temps de travail».

Du point de vue des 3 % de salariés qui ont demandé à utiliser leur DIF en 2005, la formation s'est déroulée soit pendant le temps de travail (73 %), soit en dehors du temps de travail (20 %) ; 7 % l'ayant fait de façon partagée.

Auteur

  • L. G.