Nous sommes entrés dans l'ère du sur-mesure, dans laquelle aucune solution ne correspond plus à la multitude des besoins. C'est donc en s'adaptant à chaque personne que le manager peut réveiller la motivation. Mais encore faut-il qu'il soit porteur d'un dynamisme suffisant, qui transparaisse à travers ses paroles et ses actes. C'est la motivation «intrinsèque», très proche de la vitalité personnelle et du désir de vivre.
Certains managers croient transmettre de l'enthousiasme, alors qu'ils ne transmettent que leur propre stress. D'autres pensent apporter du calme et du recul, ils ne font qu'offrir à leurs équipes lenteur et inertie. Savons-nous au juste ce que nous transmettons ? Avons-nous recueilli des feed-back sur ce thème ? Ce serait le point de départ pour améliorer sa manière de motiver les autres.
Réveiller sa motivation, c'est aussi se poser à nouveau les questions simples, celles qui permettent d'entretenir en soi un certain dynamisme. Tout d'abord, de quoi est-on curieux ? Qu'est-ce qui nous intéresse vraiment ? Plus la curiosité d'une personne est forte et vaste (comme celle du jeune enfant que tout intéresse), plus la motivation sera puissante. La curiosité est la porte d'entrée de l'intelligence. C'est elle qui donne accès à la joie de vivre et à l'envie de s'investir. A-t-on involontairement réduit son champ d'intérêt par trop de soucis, de fatigue, de pressions diverses ? Evite-t-on les activités ou sollicitations qui nous sortent de notre routine ?
Si la curiosité est l'étincelle de notre feu intérieur, l'envie de grandir en est le combustible : la volonté d'apprendre, de progresser et de se transformer. C'est la deuxième interrogation de la motivation intrinsèque. Où en est-on sur ce registre ? Se montre-t-on flexible, prêt à se remettre en cause, ravi d'acquérir de nouvelles capacités, ou cherche-t-on plutôt à se débrouiller avec ses acquis ? Notre futur individuel est dans la transformation. Faute de quoi, nous le savons bien, les mêmes situations se retrouvent inlassablement sur notre chemin. Nous répétons éternellement le même morceau de musique, sans avancer dans la partition.
La troisième interrogation, la plus délicate, porte sur le sens de sa vie. A quoi souhaite-t-on contribuer ? Quelles sont les valeurs ou les réalisations qui nous tiennent le plus à coeur ? Comment raviver notre passion profonde, accéder à notre rêve ? C'est au moment où la société qui nous entoure semble de plus en plus superficielle qu'il faut aller chercher en soi des ancrages d'une autre nature.
Meryem Le Saget est conseil en entreprise à Paris <
