E & C : Le réseau EuropeanPWN a publié, le 13 juin, son deuxième baromètre** sur la place des femmes dans les conseils d'administration (CA) des entreprises. Quels en sont les principaux résultats ?

M. M. : Le nombre de femmes dans les CA a stagné depuis deux ans : elles occupent 8,5 % des sièges, soit 385 sur les 4 535 répertoriés, en progression de 0,5 point.

Du Nord au Sud, les situations sont contrastées. Un groupe pionnier inclut la Norvège (29 % des femmes dans les CA), la Suède (23 %), la Finlande (20 %) et le Danemark (19 %). Un second groupe, attentiste, comporte le Royaume-Uni (11 %), l'Autriche (9,5 %), l'Irlande (8 %), la France (8 %), l'Allemagne (7 %) et les Pays-Bas (6,5 %). La Suisse (6 %), la Belgique (6 %), la Grèce (4 %), l'Espagne (4 %), l'Italie (2 %) et le Portugal (0 %) ferment la marche.

E & C : Quelle est la situation de la France ?

M. M. : La France se situe juste en dessous de la moyenne européenne, mais la place des femmes a progressé d'un point. Cependant, nous sommes encore loin du quota de 20 % fixé par la loi égalité hommes/femmes du 23 février 2006 qui, même s'il a été annulé par le Conseil constitutionnel, est un objectif raisonnable au regard de la proportion de femmes dans les grandes écoles.

E & C : Quelles pistes suggérez-vous ?

M. M. : Du fait, notamment, de la maternité, trop de carrières de femmes stagnent à 30 ans. Les entreprises pourraient donc mettre en place des programmes pour les hauts potentiels de 35 ou 40 ans, et aider à la création de réseaux de femmes dans les entreprises. Enfin, l'utilisation des nouvelles technologies doit permettre à l'entreprise d'atteindre cette plus grande flexibilité dont les femmes sont demandeuses.

*Professional Women Network, regroupant 3 000 femmes cadres supérieures.

**Etude réalisée à partir des données publiques des 300 plus grandes entreprises européennes.