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L'actualité

Volkswagen remonte le temps

L'actualité | publié le : 20.06.2006 | Marion Leo, à Berlin

VW veut revenir à la semaine des 35 heures sans compensation salariale, contre 28,8 heures actuellement. Face à IG-Metall, la direction pourrait mettre en balance une partie des restructurations annoncées en février dernier.

Une page d'histoire se tourne chez Volkswagen, le constructeur automobile allemand. Le 12 juin dernier, Horst Neumann, le nouveau DRH du groupe, a annoncé que VW voulait rétablir la semaine des 35 heures, contre 28,8 heures, pour le même salaire, dans ses six usines ouest-allemandes. Objectif : réduire les coûts du travail, de 20 % supérieurs à ceux fixés par les accords de branche du secteur, pour renforcer sa compétitivité.

De quoi mettre fin au fameux «modèle VW». Début 1994, le groupe avait fait sensation en introduisant la «semaine des quatre jours» pour ses quelque 100 000 salariés dans les anciens Länder. Salué à l'unisson outre-Rhin, l'accord avait sauvé 30 000 emplois. VW estime, aujourd'hui, que ce modèle a surtout renchéri son coût du travail.

Le syndicat IG-Metall a rejeté en bloc tout retour aux 35 heures, arguant qu'il n'y avait déjà pas assez de travail pour tous les salariés avec la semaine des 28,8 heures. Et il rappelle qu'une convention collective maison exclut tout licenciement économique jusqu'en 2011 dans les usines ouest-allemandes.

Mais, pour la direction, l'alternative est claire : soit IG-Metall accepte les 35 heures, soit de nouvelles lignes de production, dont celle de la Golf, produite à Wolfsbourg, seront délocalisées. « Comment pouvons-nous survivre, quand nos concurrents d'Europe de l'Est profitent d'un salaire horaire à 10 euros ? », a lancé Wolfgang Bernhard, patron de la marque, précisant qu'une heure de travail coûte 55 euros chez VW en Allemagne de «l'Ouest» et 40 euros chez les concurrents nationaux.

Plan de restructuration

En février dernier, le premier groupe automobile européen avait créé l'émoi en annonçant la suppression possible de 20 000 postes, surtout en Allemagne, dans le cadre d'un plan de restructuration drastique. « Le retour aux 35 heures sans compensation salariale pourrait contribuer à sauver des emplois », a estimé toutefois un porte-parole de VW.

Le groupe a lancé récemment un vaste programme pour inciter les salariés à partir volontairement en échange d'une prime ou par le biais de retraites anticipées. Mais ses effets sont encore modérés. Les principales usines concernées se trouvent, en effet, en Basse-Saxe, une région où les possibilités de conversion sont limitées.

Auteur

  • Marion Leo, à Berlin