logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Les Pratiques

Saint-Gobain expose son patrimoine

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 11.07.2006 | Patricia Sudolski

La première exposition publique consacrée à Saint-Gobain s'est tenue, cette année, au musée d'Orsay. Elle s'est inscrite dans une politique de mémoire qui fait partie de sa stratégie pour faire adhérer son personnel à sa politique d'expansion.

Montée grâce à l'apport du service interne des archives, l'exposition, qui présentait l'histoire de l'acte de vendre chez Saint-Gobain, a accueilli 80 000 visiteurs, dont 15 000 salariés de l'entreprise. Expositions internes, thèses universitaires majeures et livres sont produits régulièrement par le service des archives. Ayant fait ses preuves comme outil de cohésion du groupe, l'exploitation des archives est entrée dans les pratiques de Saint-Gobain. L'activité ne mobilise pas moins de treize personnes. « Les recherches historiques ont développé la notion d'entreprise comme être collectif, explique Maurice Hamon, historien, directeur des relations générales de Saint-Gobain. L'étude du passé est un outil de compréhension interne de la stratégie d'expansion que nous poursuivons. »

Plus de 14 unités de gestion

Un véritable défi pour cette entreprise qui ne cesse de se recomposer. Saint-Gobain (chiffre d'affaires de 36 milliards d'euros) est un producteur mondial de matériaux à forts contenus technologiques. Aujourd'hui, ses 200 000 salariés se répartissent dans plus de 140 unités de gestion. D'où la nécessité d'un dénomiteur commun : le patrimoine. « Nos cadres peuvent aller d'un pôle à l'autre de notre compagnie, ils se reconnaîtront à chaque fois dans des racines communes, assure Maurice Hamon. La culture historique met une petite puce dans la tête des salariés, qui leur sert à décoder les orientations du groupe et à adhérer à sa logique. »

Faire admettre une fusion grâce à l'histoire

Quand, en 1974, Saint-Gobain a créé son service des archives, ce fut, dès le départ, dans une optique de management : « Les difficultés du rapprochement Pont-à-Mousson/Saint-Gobain, à l'époque, demandaient l'aide des historiens, raconte Maurice Hamon. Il fallait trouver des passerelles entre les deux pour faire admettre la fusion. » En effet, « Pont-à-Mousson, le fondeur, le conquérant, détaille-t-il, apparaissait alors comme volant au secours de Saint-Gobain, le verrier, le blessé, qui venait de subir une OPA hostile ». Dès lors, le travail des historiens a été d'établir le vrai scénario de développement de l'entreprise. Une fois l'identité de Saint-Gobain mise à jour, les points de rencontre entre les deux cultures sont apparus.

Depuis 1985, le groupe ne cesse de se diversifier. Et, à chaque fois, la recherche historique fournit une grille de lecture des fusions. La compréhension de son histoire est, pour Saint-Gobain, un élément de sa politique d'expansion. Il l'éclaire et l'accompagne. « Ainsi, les nouveaux métiers acquis s'implantent bien, alors que les produits sont différents », constate Maurice Hamon.

A lire : Saint-Gobain (1665-1937). Une entreprise devant l'histoire, librairie du musée d'Orsay.

Auteur

  • Patricia Sudolski