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Enquête

« Sans l'implication de la DRH, la démarche est vouée à l'échec »

Enquête | ENTRETIEN AVEC | publié le : 12.09.2006 | J.-F. R.

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« Sans l'implication de la DRH, la démarche est vouée à l'échec »

Crédit photo J.-F. R.

E & C : Qu'est-ce qui conditionne le succès d'une migration vers l'entreprise sans tabac ?

L. D. : Le premier facteur de succès est l'implication de la direction. Le porteur du projet est la direction des ressources humaines ou la direction générale. Sans leur engagement personnel, la démarche est vouée à l'échec.

Ensuite, il convient d'emporter l'adhésion de l'encadrement, des partenaires sociaux, et, bien entendu, des salariés fumeurs. La migration vers l'entreprise sans tabac nécessite un plan de communication soigné. Le budget communication interne peut être du même ordre que celui consacré à l'aide à l'arrêt.

E & C : Pourquoi les DRH se laissent-elles séduire par ces prestations d'aide à l'arrêt du tabac ?

L. D. : Parce que c'est rentable en six mois environ. Trois pauses-cigarette dans une journée équivalent à un jour de RTT par mois !

Une entreprise de conseil affirme que ses consultants fumeurs passent entre 2 % et 5 % de leur temps de travail à fumer sur le pas de la porte de l'entreprise. Ce temps improductif finit par coûter très cher à l'employeur. De plus, cela n'a que des avantages sur le climat social.

E & C : S'agissant des méthodes d'aide au sevrage, vous êtes particulièrement remonté contre le discours médical. Pourquoi ?

L. D. : Parce que le dogme institutionnel est arrogant. Il dénigre systématiquement les prestataires privés refusant la «dictature médicale», pour reprendre la formule de Bernard Kouchner en 1996.

La «pharmacollusion» et le corporatisme sont exacerbés par la perte de crédibilité de stratégies validées par les autorités de santé, à cause des succès de ceux qui ne prennent pas les salariés fumeurs pour des malades. La médecine ne se révèle pas la bonne science à mobiliser pour permettre l'apprentissage d'une nouvelle vie sans cigarettes : nous constatons que les palliatifs nicotiniques sont plutôt un facteur de rechute !

Les protocoles recommandés aux professionnels de santé par l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé affichent de piètres résultats et un benchmarking indépendant en entreprise montre que les approches psychocognitives sont comparativement plus efficaces, plus rapides et plus économiques.

Auteur

  • J.-F. R.