Dans un climat tendu, l'intersyndicale d'Altis Semiconductor a décidé, le 5 septembre, de ne pas rompre les négociations en cours avec la direction sur la question de l'organisation du travail sur les chaînes de production du fabricant de semiconducteurs, dont IBM et Infineon sont actionnaires.

Le plan de réorganisation annoncé par la direction, le 4 avril 2006 - 300 suppressions de poste sur les 1 500 que compte le site de production de Corbeil-Essonne -, sous-tend, en effet, une réorganisation des horaires de travail en 4 x12. Répartis en quatre équipes, les opérateurs travailleraient 2 journées de 12 heures, puis 2 nuits de 12 heures, avec 4 jours de repos. L'usine fonctionne déjà en continu avec des équipes travaillant successivement 2 jours le matin, 2 jours le soir et 2 jours la nuit, suivis de 4 jours de repos. Dans la pratique, ce mode d'organisation, instauré en 1999, rime pourtant avec désorganisation puisque 35 % des opérateurs travaillent avec des horaires à la carte.

Fin août, l'intersyndicale a fait une contre-proposition à la direction, qui a jugé que celle-ci ne s'accompagnerait pas d'économies suffisantes. « Les organisations syndicales ne signeront pas un accord qui permettrait la mise en place du 4 x 12, trop contraignant pour les salariés. Le taux d'absentéisme va monter en flèche. C'est antiéconomique », souligne Jean-François Boulat, le délégué CFTC.

En Allemagne, l'usine Infineon de Dresde a mis en place le 4 x 12 au début de l'année. Le taux des arrêts maladie est passé de 4 % à 14 % en mai.