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Les Pratiques

150 anciens des JO de Turin restent sans emploi

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 12.09.2006 | Marie-Noëlle Terrisse, à Milan

Le comité d'organisation des JO de Turin et son prestataire Adecco sont critiqués sur les résultats des reclassements après les Jeux. Il reste 150 cas à résoudre sur 2 500, l'effectif total à l'hiver 2005.

Quelques mois après la clôture des jeux Olympiques d'hiver de Turin, les salariés du comité d'organisation, le Toroc, migrent vers de nouveaux horizons. « Nous avons compté jusqu'à 2 500 personnes au moment de l'événement, nous sommes, aujourd'hui, 150 », explique Giancarlo Pons, le directeur du personnel. La majorité des salariés, embauchés en CDD, sont partis au 31 mars. Une procédure de licenciement collectif a été engagée au 1er mars envers les 253 salariés en CDI (en général, les premiers embauchés), et leur reclassement fait l'objet d'une concertation entre le Toroc, les syndicats et les collectivités territoriales.

Accélérateur de carrière

« L'expérience olympique est un vrai accélérateur de carrière », estime Giancarlo Pons. Beaucoup ont déjà mis à profit cette expérience : « Environ 70 % ont trouvé un emploi dans l'industrie, pour l'essentiel à Turin ou dans la région », souligne Raffaella Santoro, responsable du programme de reclassement au Toroc. Environ 12 % des salariés, les plus spécialisés, ont été recrutés pour l'organisation d'autres événements, tandis que certains se sont reclassés directement au CIO (Comité international olympique) ou dans des clubs de football. Enfin, une soixantaine de personnes partiront vers la future fondation pour la gestion des infrastructures réalisées pour les JO.

Néanmoins, l'opération de reclassement, baptisée Next, gérée en partenariat avec Adecco et qui concernait 650 volontaires, a suscité bien des critiques, surtout de la part des CDI. « Ces personnes espéraient conserver un emploi stable, par exemple dans l'administration », reconnaît Franco Agliodo, secrétaire départemental du syndicat CISL, qui estime que le programme Next « a été mal géré ». Jugement encore plus sévère du côté du comité des salariés et anciens salariés du Toroc, le «comitato 2006», qui estime que « l'agence chargée de trouver des solutions intéressantes et appropriées a échoué pour le moment ». Le Toroc, fort des quelque 280 reclassements déjà effectués, renvoie la balle : « Nous ne pouvons pas garantir un emploi à la sortie, encore moins en CDI, le marché du travail étant devenu plus flexible ces dernières années », explique Raffaella Santoro.

Une nouvelle réunion de concertation est prévue à la mi-septembre. « Il reste encore à résoudre la situation de 100 à 150 personnes. Les jeunes diplômés qui n'ont travaillé qu'au Toroc ont besoin de compléter leur CV. D'autres personnes ont des attentes trop élevées par rapport au marché du travail », explique Franco Agliodo, qui estime qu'il serait « dommage pour Turin de perdre des compétences qui peuvent aider la ville dans sa nouvelle vocation touristique et culturelle ».

Auteur

  • Marie-Noëlle Terrisse, à Milan