logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Les Pratiques

Marquises détectent les candidats «instables»

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 12.09.2006 | Christian Robischon

La PME alsacienne fait appel à un consultant psycho-sociologue qui intervient au cours de la dernière phase de sélection de ses travailleurs temporaires.

Pour la fabrication de ses stores, qui se concentre sur moins de six mois, entre février et le début de l'été, l'alsacien Marquises recrute, chaque année, 30 intérimaires, soit autant que ses effectifs permanents dédiés à l'assemblage en atelier et au montage. Or, par le passé, la greffe ne prenait pas bien : départs précipités en cours de mission, mauvaise entente avec le personnel en CDI, les désagréments ne manquaient pas. L'absence de formation/qualification spécifique au métier de storiste ne suffit pas à les expliquer.

Volatilité «naturelle»

« Une difficulté principale tient au décalage entre la volatilité «naturelle» de l'intérimaire et la fidélité que demande Marquises. L'entreprise propose une mission de quatre à six mois, revêtant une haute importance pour son développement, à un public habitué à passer une semaine dans telle entreprise, trois semaines dans une autre, etc. », analyse Serge Olivier, responsable d'Actua-Strasbourg, l'agence d'intérim exclusive de Marquises.

Pour combler le décalage, Actua s'est adjoint les services d'un consultant spécialisé en psychologie et sociologie. Durant les deux jours de présentation de l'entreprise qu'il coanime, Jean Seyller est, notamment, chargé d'identifier les comportements «déviants» et «instables», qui laissent présager une intégration ratée « et que le CV ne suffit pas à détecter », rappelle Serge Olivier. Ce peut être un regard fuyant traduisant un évident manque d'intérêt pendant la visite des ateliers, la déconcentration pendant la présentation de l'entreprise, des remarques faisant apparaître une propension à l'absentéisme, une attitude de type «je sais tout».

Avis consultatif

« Les intérimaires, trop souvent non reconnus et bombardés sur un poste en quelques minutes, se retrouvent dans une situation inhabituelle : je ne ressens chez Marquises aucune différence de traitement par rapport au personnel permanent », ajoute Jean Seyller. Celui-ci intervient dans la deuxième et dernière phase du recrutement, celle où une quarantaine de candidats restent en lice pour les trente postes, après la première sélection par l'employeur et Actua sur la base des CV. A l'issue, Jean Seyller émet un avis oral consultatif. Davantage que l'élimination d'un candidat, il propose de l'affecter à tel poste qu'il estime adapté au comportement décrypté pendant deux jours.

Lancé il y a deux ans, ce processus est désormais reproduit d'année en année. La PME de 70 salariés, basée à Kilstett (nord de Strasbourg), en dresse un bilan positif. « Nous n'avons connu que deux départs en cours de mission l'an dernier, à comparer à un «taux d'échec» de 50 % auparavant. Et l'absentéisme de ceux qui restent approche zéro », relève Martin Bender, Pdg. En croissance, Marquises a récemment embauché en CDI plusieurs ex-intérimaires.

Auteur

  • Christian Robischon