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Discrimination et précarité des travailleurs immigrés du bâtiment

Les Pratiques | INTERNET | publié le : 10.10.2006 |

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Discrimination et précarité des travailleurs immigrés du bâtiment

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La revue 50 de l'Ires publie une étude de Nicolas Jounin, docteur en sociologie à l'unité de recherche Migrations et sociétés de Paris VII, sur la main-d'oeuvre du ferraillage, cette activité du BTP qui consiste à poser les armatures qui soutiendront le béton. Une activité où le taux de recours à l'intérim des PME tourne entre 60 % et 75 %. L'auteur s'est immergé, pendant neuf mois, sur des chantiers de ferraillage comme intérimaire ou stagiaire ouvrier. Il en ressort que beaucoup des intérimaires employés par les PME du secteur sont des sans-papiers. « Ferrailleur est l'un des métiers les plus précaires, pénibles et mal rémunérés du bâtiment. Tandis que les noyaux stables et très qualifiés des collectifs de travail sont appelés à avoir une existence sociale qui concorde avec ce profil, les entreprises recherchent, en revanche, pour les «volants» (on dit aussi les «périphéries») des personnes légalement et socialement vulnérables. Ce seront des étrangers précaires ou sans-papiers », déclare l'auteur, qui soutient que « ce sont les agences d'intérim qui endossent ce rôle de fourniture de sans-papiers. Dans l'état actuel des contrôles sur le terrain, les utilisateurs n'ont pas à se soucier de qui ils utilisent. » Ce sont les chefs de chantier qui recrutent en direct les intérimaires. « Or, ces chefs accepteraient difficilement qu'on exige d'eux de contrôler les papiers de leurs ouvriers », souligne Nicolas Jounin. Voilà qui briserait une relation de confiance avec une main-d'oeuvre essentielle.

<www.ires-fr.org/files/publications/revue/r50/r501.pdf>