Très souvent, les organisations regorgent de salariés attachés à leur entreprise, aimant leur travail et soucieux de bien faire. Mais ce n'est pas suffisant. L'entreprise veut plus de performance et une meilleure mise en oeuvre des décisions ; de leur côté, les collaborateurs souhaitent davantage de cohérence et arrêter de fonctionner dans l'urgence sans voir le sens de leur action. Frustration de part et d'autre. Peut-être est-il temps de travailler autrement. Faute de quoi, les «bons petits soldats» risqueraient fort de se démobiliser. Et les managers de trouver qu'ils donnent beaucoup sans obtenir de résultats probants.
Clarté. Dire clairement les objectifs que l'on vise et comment on compte les atteindre. Préciser qui est responsable de quoi et ce qu'on attend de chacun. Dans un monde rapide où le changement est incessant, il faut expliciter davantage et répéter souvent. C'est ce qui donne de la stabilité au système. Que l'on soit manager ou collaborateur, si l'on n'aime pas communiquer et surtout pas préciser ses intentions ou ses demandes, mieux vaut ne pas travailler en équipe aujourd'hui !
Cohérence. Essayer de s'en tenir aux décisions prises, afin de se concentrer ensemble sur leur mise en oeuvre. Souvent, les modifications interviennent quasiment dans la continuité de l'action lancée. Les équipes passent du temps à faire et défaire, ou réalisent qu'elles ont travaillé pour rien. Quand on est seul, il est bien sûr souhaitable de tenir compte de la dernière brise qui fait changer le vent et de s'adapter en temps réel. Mais quand des collaborateurs sont derrière, les effets de dominos sont immenses. En les sous-estimant, on perd en efficacité ce que l'on croit gagner en réactivité.
Suivi des actions. Les Français sont souvent plus forts pour lancer des projets que pour en suivre la réalisation. Comme les résultats se font attendre, ils lancent un nouveau projet pour redynamiser l'ensemble. Travailler autrement serait suivre les actions engagées, avec un responsable, un délai et un feed-back en face de chaque initiative décidée. Dans un orchestre, chaque musicien a beau connaître sa partie, ce n'est pas cela qui permet à chacun de jouer au mieux. Il faut un chef d'orchestre pour suivre la partition et donner vie à l'oeuvre.
Echanges. Parce que tout va très vite, les personnes ont besoin de se retrouver, de partager leur compréhension et leurs pratiques. C'est le moment d'introduire dans les équipes davantage de convivialité et d'échanges au lieu de s'en tenir aux emails et aux réunions formelles. Où sont les espaces de dialogue ? Par quelles rencontres compense-t-on le cloisonnement des services ? Comment stimule-t-on le travail collaboratif ? De toute évidence, le monde d'aujourd'hui nécessite de nouvelles approches de dynamisation collective. Après les méthodes de gestion et la mesure de la performance, la prochaine frontière nous attend.
Meryem Le Saget est conseil en entreprise à Paris. <
