Première association du genre, lancée en septembre 2005, Dialoguessonne regroupe les partenaires sociaux de l'Essonne (91) pour défendre l'emploi. Les cinq syndicats représentatifs sont partie prenante de l'initiative, au même titre que le Medef, la CGPME, le CJD et le Cercle français du patronat chrétien. « Cela n'a pas été facile de convaincre nos organisations respectives du bien-fondé de cette initiative. Nous sommes persuadés que nous pouvons agir ensemble efficacement à cette échelle territoriale », explique Thierry Soulard, secrétaire départemental de la CGT et président de l'association depuis juillet dernier. La présidence de l'association tourne tous les six mois entre patrons et syndicats. Ainsi, Thierry Soulard a succédé, en juillet dernier, à Michel Antoine, responsable départemental du Medef et ancien directeur des relations sociales chez IBM France.

Forte de sa représentativité, Dialoguessonne compte multiplier ses interventions, dans un département menacé par plusieurs plans sociaux et qui a déjà perdu 8 000 emplois industriels en dix ans. Les PME sont la cible principale, pour faire de la médiation en situation de conflit, quand il n'existe pas de représentants du personnel en interne, mais aussi pour appuyer, notamment devant les tribunaux de commerce, les dossiers de celles qui sont en difficulté. « Nous voulons également intervenir en amont des situations de crise. Nous travaillons actuellement à la création d'un observatoire départemental de la formation et de l'emploi avec tous les acteurs de ces dossiers, pour permettre aux PME de s'approprier les dispositifs créés par la loi du 4 mai 2004 sur la formation professionnelle », explique Michel Antoine. Il espère finaliser, courant 2007, une cartographie précise de l'offre et des besoins en formation sur le département.

Dialoguessonne compte déjà plusieurs victoires à son actif. Par exemple chez Nicosofra, une PME de 106 salariés basée à Evry et spécialisée dans la production de circuits imprimés. En avril 2005, l'action de Dialoguessonne auprès de la préfecture et de la DDTEFP a été décisive pour le financement total, par les pouvoirs publics, de la cellule de reclassement de l'entreprise qui concernait 39 salariés. Sans cela, Nicosofra n'aurait pas eu la trésorerie suffisante pour garantir son redressement.

Depuis, elle a renoué avec la croissance et son Pdg, Philippe Machuca, est devenu l'ambassadeur de Dialoguessonne auprès des PME : « J'incite les chefs d'entreprise à solliciter Dialoguessonne, car l'association offre aux PME des outils dont elles ne disposent pas toujours en interne. » Un discours qui commence à porter, même si, culturellement, les patrons de PME préfèrent régler seuls et en toute discrétion leurs difficultés.