Une étude de l'Observatoire régional de la santé au travail (ORST) Aquitaine révèle l'importance des conduites addictives en milieu professionnel.
92% des personnes interrogées - chefs d'entreprise, DRH, responsables sécurité, médecins du travail... - estiment que l'alcoolisme et les toxicomanies sont un problème important dans les entreprises. Tel est l'enseignement principal d'une étude sur les «conduites addictives et les risques professionnels», menée pour l'Observatoire régional de la santé au travail (ORST) Aquitaine, par le cabinet Hommes et Mutations, et dont les résultats ont été présentés le 23 janvier, à Bordeaux. Les responsables interrogés, issus d'un panel représentatif d'une quarantaine d'entreprises, déclarent, pour 38 % d'entre eux, avoir identifié 3 % à 5 % de salariés en difficulté avec l'alcool, un taux qui passe à 20 % pour 2 % d'entre eux. Tous les postes de travail sont concernés, la tranche d'âge critique se situant entre 40 et 45 ans. La montée en puissance chez les jeunes de la consommation de substances illicites, cannabis en tête, inquiète 13 % des sondés. En outre, la consommation de médicaments détournés de leur usage semble sous-estimée.
Tout aussi inquiétant, dix entreprises seulement, dont six ayant plus de 650 salariés, font de la prévention sur les conduites addictives. Deux d'entre elles attirant plus particulièrement l'attention sur le cannabis. Pour Xavier Esturgie, président de l'ORST, il était nécessaire de faire sauter un tabou, pour aider les entreprises à appréhender le problème en amont afin de prévenir l'accident du travail.