Suspendue depuis le 30 mars 2006, la négociation sur la pénibilité au travail devrait reprendre le 3 avril prochain. Issue de la réforme des retraites de 2003, elle bute depuis le début sur la problématique du financement d'un dispositif de cessation d'activité pour les salariés ayant exercé des travaux pénibles.

Le patronat ne veut pas entendre parler de cotisation supplémentaire qui augmenterait le coût du travail, et avait proposé de mettre en place un compte épargne temps pour les salariés effectuant un travail pénible. Ils y verseraient leurs primes de pénibilité (primes de nuit, par exemple), que les entreprises pourraient abonder. Une proposition accueillie froidement par les syndicats, ceux-ci accusant le Medef « d'individualiser la réparation ».

L'annonce de la reprise de cette discussion intervient après la journée d'action sur la pénibilité organisée, le 16 janvier dernier, par la CFDT avec, en point d'orgue, un discours particulièrement agressif de François Chérèque devant plus de 2 000 militants réunis à Reims. Le ministre délégué à l'Emploi, Gérard Larcher, avait emboîté le pas à l'organisation cédétiste en réclamant une reprise des négociations. Il avait proposé aux partenaires sociaux le soutien d'un groupe de travail interadministratif piloté par l'Inspection générale des affaires sociales.