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« Réserver deux mois de congé parental aux pères »

L'actualité | L'INTERVIEW | publié le : 27.02.2007 | Emmanuel Franck

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« Réserver deux mois de congé parental aux pères »

Crédit photo Emmanuel Franck

E & C : Vous avez remis, le 14 février, au Premier ministre, votre rapport «Mieux articuler vie familiale et vie professionnelle». Quels en sont les enjeux ?

V. P. : Dans un contexte de vieillissement démographique et de réduction prévisible de la population active, l'articulation des vies professionnelle et familiale est un facteur de vitalité démographique, d'égalité entre hommes et femmes, et de renforcement de l'activité des femmes. Or, l'offre de garde collective est insuffisante pour les enfants de 2 à 3 ans, tandis que les aides au retrait du marché du travail pèsent sur l'emploi des mères en situation précaire. C'est pourquoi il faut inciter à réduire la période d'interruption de l'activité.

E & C : Parmi les mesures que vous préconisez, certaines intéressent directement les entreprises. Quelles sont-elles ?

V. P. : Je propose d'ouvrir davantage aux entreprises la possibilité de financer les crèches publiques en contrepartie de places réservées à leurs salariés. Cela permettrait de les soulager des responsabilités administratives et juridiques d'une création de crèche, et de mieux les informer sur le crédit impôt famille, un dispositif qu'elles ignorent largement et dont je propose de doubler l'enveloppe, à 70 millions d'euros.

E & C : Que proposez-vous pour inciter les mères à reprendre un emploi ?

V. P. : Le cumul des allocations de congé parental avec un revenu d'activité pendant six mois à partir du 18e mois de l'enfant ; le maintien du lien entre l'entreprise et le salarié en congé ; l'accès aux dispositifs de formation professionnelle pour les mères. Je propose, également, d'inciter les pères à prendre une partie des congés, en réservant deux mois des congés parentaux aux seuls pères, et en donnant au couple une prime de 250 euros pendant six mois lorsque le père relaie la mère en congé pour que celle-ci reprenne un emploi. Enfin, pour renforcer l'implication des partenaires sociaux, la conciliation vie professionnelle/vie familiale devrait être une clause obligatoire des négociations triennales de branche.

Auteur

  • Emmanuel Franck